Constat n L'habitat précaire reste un déni au droit au logement. Et les différents programmes initiés pour son éradication sont restés au stade des formules théoriques. La demande en logement est énorme, et le déficit a toujours été, selon le collège national des experts architectes (Cnea), de l'ordre de 1 million d'unités même dans les années 1950 et 1960 d'où la création, d'ailleurs, d'un ministère de l'habitat dès 1977. Ce département, qui a hérité d'un passif très lourd, peine, après plus de 30 ans d'existence, à se débarrasser de cette crise. La population urbaine connaît une croissance démographique vertigineuse ce qui n'a, de toute évidence, pas été sans conséquences sur l'occupation et la dégradation des sites urbains puis d'une extension vers la périphérie des villes, dans des bidonvilles. A cela vient s'ajouter l'anarchie régnante dans les actes de construction et d'occupation de sol ayant fait que l'espace urbain est en plein désordre. Une réalité qui n'a pas manqué de ternir le visage de nos agglomérations. Ces amas de constructions précaires édifiées à la périphérie des centres urbains, comme on peut l'observer dans de nombreux quartiers à l'image d'El-Harrach, Baïnem, Kouba, Baraki, Aïn Naâdja, Oued Ouchaïh… peuvent s'apparenter à une pathologie incurable qui fait non seulement souffrir continuellement par ses symptômes versatiles, mais constituent constamment un danger. Ce même danger a été touché du doigt à maintes reprises par le premier magistrat du pays, lors de ses différentes sorties à travers le pays. Bouteflika se dit à chaque fois outré de la prolifération du phénomène des bidonvilles, mais surtout de la stratégie adoptée qui a prouvé son inefficacité. «Cette opération d'éradication partielle ne me plaît pas. Nous sommes contre les solutions partielles apportées à ce phénomène. Il faut une solution globale et définitive», a-t-il insisté. Ajoutant qu'il s'agit «d'un problème qu'il faut prendre très au sérieux aussi bien sur le plan du recensement des gens que de leur sécurité». Quand on connaît l'état d'insalubrité, de précarité de ces espaces qui sont, en outre, surpeuplés, il est clair que les situations de ces habitats révèlent, outre des problèmes de santé, des problèmes sociaux et surtout l'exclusion. Ce phénomène «habitat indigne», est un concept plus politique qu'autre chose, indiquent, pour leur part, les experts architectes. La suppression de ces habitats doit, selon eux, s'appuyer sur des mécanismes et des dispositions juridiques, financières et surtout sur une action sociale très forte et courageuse.