La ministre française de la Justice Rachida Dati, première personnalité d'origine maghrébine à occuper un tel poste, est confrontée à une série de difficultés, mais elle bénéficie du soutien affiché du président Nicolas Sarkozy et d'associations de lutte contre le racisme. Hasard du calendrier, la ministre présentait, hier, mardi, aux députés un texte instaurant des peines plancher pour les récidivistes, alors que l'un de ses frères, Jamal, comparaissait en appel pour une affaire de drogue. L'avocat général a requis contre lui une peine de douze mois de prison, la décision devant être rendue en août. Jamal Dati avait déjà été condamné en 2001 à trois ans d'emprisonnement, dont 18 fermes, pour trafic d'héroïne. Un deuxième frère de la ministre, Omar, est sous contrôle judiciaire après avoir été interpellé dans une enquête sur un trafic de cannabis. «Dans toutes les familles, il y a des moments difficiles, des histoires difficiles, des étapes difficiles», a déclaré Mme Dati se refusant «par pudeur» à en dire plus. Célibataire, fille d'un ouvrier marocain et de mère algérienne, Rachida Dati est membre d'une famille de 12 enfants élevés dans un quartier défavorisé du centre-est de la France. Sa nomination a été loin de faire l'unanimité, y compris dans les rangs du parti UMP où certains convoitaient son poste.