Le rouge est, comme le noir, la couleur de la vengeance et de la colère. Cependant, il s'y ajoute une idée de justice, car il s'agit d'une colère légitime, voire d'une vengeance imposée par Dieu. Dans les récits de la vie du Prophète, on rapporte que lors des grandes batailles de Badr et de Honayne, les anges envoyés par Dieu pour seconder les musulmans en nombre insuffisant devant les païens, portaient des turbans ou des ceintures rouges. Les rats qui auraient détruit Ma'rib et son grand barrage, sont également de couleur rouge, c'est du moins ce que rapporte al-Kisa'î dans son Histoire des prophètes. Ici, la couleur rouge symbolise le courroux et le châtiment réservés par Dieu aux impies. Cependant, des valeurs positives sont associées au rouge. Ainsi, le teint rouge ou rougeâtre est un symbole non seulement de vitalité, mais aussi de beauté. On a toujours mal vu, dans la tradition musulmane, les visages pâles et blancs, et les femmes, pour colorer leur teint, se frottaient les joues de divers fards. Le rouge est encore la couleur du henné, une plante tinctoriale, particulièrement aimée du Prophète. Aujourd'hui encore, cette plante, qui teint les mains, les cheveux et la barbe en rouge aussi bien chez les hommes que chez les femmes, est très employée dans les pays musulmans. En Algérie, elle est un rite obligatoire du mariage : la veille des noces, on teint, au milieu de grandes réjouissances, les doigts de la mariée et du marié pour les préserver du mauvais œil et des djinns, mais aussi pour leur apporter le bonheur.