L'ex-Chef du gouvernement s'est voulu critique vis-à-vis de l'actuel staff gouvernemental. Selon lui, Belkhadem fait plus dans le «populisme» que dans une véritable volonté de changer la situation. Ahmed Ouyahia, invité de la chaîne II jeudi, a longuement commenté le retour par l'actuel gouvernement sur certaines décisions, notamment la circulaire sur l'émission des chèques de 50 000 DA ou encore l'interdiction aux entreprises publiques de déposer leur argent dans les banques privées.Tout en disant respecter le choix du gouvernement, il est allé jusqu'à accuser Belkhadem de populisme, émettant des doutes sur les promesses de lendemains florissants et d'un climat économique nouveau ayant accompagné la déclaration de l'annulation de ces circulaires. Il a rappelé que ce qu'on dit être «ses décisions» avaient été d'abord signées au nom de l'Exécutif. « Je ne suis pas un mendiant qui fait les choses pour lui-même, j'exécute les décisions d'un Exécutif» et d'ajouter : «J'ai des commentaires sur les manières dont on présente les choses notamment de la part de certaines personnes qui ne sont pas nécessairement dans le gouvernement.» Ouyahia a défendu ses décisions en usant d'arguments chiffrés : «En 2001, soit trois ans avant la décision que j'ai signée, le montant des fonds déposés dans les banques privées ne dépassait pas les 10%. Les banques étrangères à l'époque n'avaient pas plus d'une agence en Algérie, c'est dire qu'elles ne fournissaient aucun effort pour accompagner l'investissement. Ces banques étrangères ne faisaient que financer l'import-import pour encourager l'économie de leurs pays respectifs. Après la décision du gouvernement en 2004, que ce soit la BNP, la Société générale ou autres ont toutes ouvert entre 30 et 40 agences», explique l'ex-Chef du gouvernement pour défendre sa décision. Ouyahia précisera, par ailleurs, que la privatisation du CPA n'en est pas une car «seuls 51% de cette banque iront au privé contre 49% à l'Etat, il s'agira donc d'une banque mixte et pas d'une banque privée», argumente-t-il. Interrogé sur la décision concernant l'augmentation du capital des entreprises importatrices, prise aussi par le gouvernement Belkhadem, Ouyahia répondra : «Les lobbys sont trop nombreux dans ce pays et activent dans le but de détruire l'économie nationale. Nous sommes le seul pays au monde qui dit avoir 22 000 importateurs, soit un importateur pour 1 500 Algériens. Je ne pense pas que ce soit une situation normale.» Donnant son avis sur la gestion des affaires publiques de l'actuel gouvernement, l'homme qui avait accumulé plus de trois expériences comme Chef du gouvernement jugera que certains résultats ne sont pas le fruit du «bon sens ...» en citant l'exemple de l'augmentation des salaires pour soutenir le pouvoir d'achat. A propos de la prochaine échéance électorale, le patron du RND a souligné que «toutes les causes qui ont été derrière l'important taux d'abstention lors des dernières élections existent toujours» tout en estimant que le taux de participations aux municipales du 29 novembre serait plus important pour la simple raison qu'il s'agit de gérer les affaires directes du citoyen.