Constat n La prolifération des chaînes satellitaires a favorisé l'émergence et le foisonnement du documentaire le rendant un concurrent direct du long-métrage, c'est-à-dire le film cinéma. Force est de constater, cette année, que, dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», près d'une quarantaine de projets cinématographiques – catégorie documentaire – a été retenue par le département cinéma et audiovisuel, département chargé de soutenir la production nationale. «L'on assiste ces dernières années, notamment à l'étranger à un foisonnement inédit de films documentaires», a constaté Salim Aggar, réalisateur, ajoutant : «Nombre de réalisateurs – surtout les jeunes – s'emploient dans ce genre d'exercice. Certains font du documentaire d'auteur, d'autres, en revanche, et par souci de révéler des vérités, font du documentaire politique.» Salim Aggar a, en outre, relevé que le film documentaire s'est imposé comme étant un genre cinématographique à part entière pareil au long-métrage. «Depuis quelques années, a-t-il dit, le documentaire est devenu un concurrent direct du long-métrage. Dans ce sens le succès du réalisateur américain Michael Moore – auteur de Fahrenheit 9/11 – aux Oscars et à Cannes confirme la tendance.»Interrogé sur les raisons de cette tendance pour le documentaire, Salim Aggar a évoqué notamment les raisons financières. «Pour les célèbres, c'est pour la tendance médiatique et le style, et pour d'autres c'est pour des raisons purement financières. C'est principalement en raison de la difficulté que trouvent certains cinéastes à financer leur long-métrage qu'ils se tournent vers le documentaire. Une manière aussi pour eux d'exister et surtout de convaincre d'éventuels producteurs», a-t-il expliqué. S'exprimant ensuite sur le cas de l'Algérie, Salim Aggar a indiqué que les raisons se révèlent les mêmes. «C'est surtout depuis la dissolution des entreprises audiovisuelles et cinématographiques que le documentaire algérien s'est développé et devenu un genre cinématographique», a-t-il souligné. Ainsi, des cinéastes versés dans le long-métrage – le cas de Merzak Allouache, Azeddine Meddour ou encore Belkacem Hadjadj – se tournent vers le documentaire. Si le documentaire suscite un exceptionnel engouement et un intérêt bien particulier de nombreux réalisateurs, c'est parce que ces derniers arrivent sans peine à trouver preneurs. «L'extension du réseau de l'audiovisuel, c'est-à-dire la prolifération des chaînes de télévision, et ce, grâce aux satellites a vraiment favorisé d'une façon extraordinaire le développement du documentaire», a-t-il expliqué. Et de poursuivre aussitôt : «Si le documentaire ne peut être exploité dans les salles de cinéma pour des raisons de rentabilité – sauf exception –, la télévision s'avère un espace idoine à sa propagation, donc à sa promotion.» C'est pour cette raison que de nombreux réalisateurs conscients du fait que la télévision leur offre une opportunité de s'exprimer, se sont convertis à ce genre d'exercice. C'est aussi pour cette raison que le documentaire qui se popularise devient un genre cinématographique à part entière, donc confirmé et viable. Mais en dépit de cette abondance de production, le documentaire est, malgré lui, loin de concurrencer, voire de remplacer le long-métrage, c'est-à-dire le film cinéma. Le documentaire restera toujours et seulement un genre cinématographique.