Atout n Le produit sert par les temps de «vaches maigres», de précieux élément de subsistance pour toute la famille. La cueillette des olives bat son plein depuis quelques jours dans cette wilaya, région où la récolte de l'olive et sa transformation est depuis toujours une affaire de famille. Le président de l'association des oléiculteurs, Youssef Rouikha, est formel : les potentialités pour développer l'olivier sont importantes dans la wilaya. Il y a, selon lui, une aire géographique de piémonts et de montagnes de 30 000 hectares susceptible d'être plantée d'oliviers, alors que la surface actuellement exploitée n'est que de 14 000 hectares. Les deux variétés spécifiques à cette région, selon le représentant des oléiculteurs, sont le chemlal (ou achemlal) et el -hamra (roussette), qui donnent de bons rendements en huile d'olive (18 à 22%). Le chemlal qui occupe 40% du verger oléicole algérien a un taux d'enracinement faible et un rendement en huile variant entre 18 et 22%. «C'est une variété rustique et tardive, autostérile associée à d'autres variétés qui assurent sa pollinisation comme les variétés azeradj ou sigoise, avec une productivité élevée et peu alternante. Elle est trop souvent confondue à tort avec la variété chemlali de Tunisie», selon des spécialistes de l'arboriculture. A la sortie ouest de la ville de Jijel, une huilerie semi-traditionnelle, tenue par deux frères, est en pleine effervescence en ce début du mois de décembre. Les exploitants de cette huilerie travaillent d'arrache-pied avec deux équipes de neuf ouvriers jusqu'à 22 heures pour triturer d'importantes quantités d'olives ramenées des vergers de la région. Cette unité, qui occupe près de 4 000 mètres carrés, dispose de bassins de décantation pour recevoir la margine et autres éléments pollueurs. Dans cette huilerie, la prestation de service s'élève à 500 DA le quintal d'olives triturées et transformées en produit fini. «Cette année, les rendements en huile ont baissé, contrairement à la saison écoulée» en raison de certains facteurs dont les intempéries et autres impondérables comme les incendies de forêts qui ont eu une incidence directe sur la qualité et la quantité du produit oléicole, a-t-il expliqué. Une autre huilerie, moderne celle-là, implantée au lieu dit Bourmel à la sortie ouest de la ville de Jijel, est gérée par trois frères et carbure à plein régime au moyen de deux chaînes. Du bac à réceptionner la matière première (olives avec feuilles elliptiques) au système de lavage en passant par le broyage, le malaxage et la centrifugeuse, le procédé de transformation fournit «un produit de qualité», selon ses propriétaires. Dix quintaux d'olives sont reconvertis en huile de qualité en une heure de temps, explique Omar, un des propriétaires de cette huilerie qui fait travailler 10 à 15 personnes. Avec ses 14 000 hectares d'oliviers, la wilaya de Jijel tire volontiers profit des vertus nutritionnelles et curatives de l'huile d'olive. Sinon, le produit sert par les temps de «vaches maigres», de précieux élément de subsistance pour toute la famille.