InfoSoir : Des détaillants en alimentation générale se plaignent de certains grossistes qui vendent directement leurs marchandises au détail et aux particuliers, êtes-vous au courant de cette pratique ? M. Kemache : Nous avons eu vent de ce genre d'affaires et je tiens à informer les citoyens que c'est absolument illégal. Comment ça ? La réglementation est claire dans ce domaine. Le grossiste ne doit vendre sa marchandise qu'avec facture. Et cela dans le souci d'établir la traçabilité des produits. Par ailleurs, comment va faire le grossiste pour régulariser sa situation vis-à-vis des impôts, lui qui a acheté une marchandise avec facture et l'a vendue sans. Aussi, comment compte-t-il récupérer sa TVA sachant que celle-ci diffère du grossiste au détaillant et varie selon les produits de 7 à 17% ? Certains commerçants de gros avancent que le phénomène de la vente des produits par l'importateur directement au détaillant est à la source de cette pratique. Qu'en pensez-vous ? Vous savez, lorsque les agents de contrôle qui sont sur le terrain constateront le déséquilibre sur les comptes ou le défaut de facture prévu et sanctionné par la loi, le commerçant pourra toujours dire ce qu'il voudra. A quoi est due cette situation ? Les textes réglementaires existent. La législation algérienne est très efficiente et complète, mais malheureusement l'application fait défaut. Que peuvent faire 3 500 agents de contrôle face aux plus d'un million de commerçants que compte l'Algérie ? Mais là, il faut aussi mettre à nu la malhonnêteté de certains commerçants qui sont prêts à tout pour faire du profit. Qu'en est-il cette fois des citoyens qui font leurs courses chez ces grossistes ? Le citoyen n'est pas blâmable. Il va là ou les prix sont bas, c'est tout à fait normal. Mais il faut quand même savoir que ceci n'est pas réglementaire et qu'il y va de la santé du citoyen. Parce que l'anarchie en particulier dans le secteur de l'alimentation générale peut avoir des conséquences dramatiques sur la traçabilité des produits et donc la santé des citoyens. Un dernier mot ? Il faut respecter la loi. Le contrôle est là pour la faire respecter, et celui qui s'en écarte ne se blâme que lui-même. * Chef de service du contrôle et contentieux à la Direction de la concurrence et des prix (DCP) dépendant du ministère du Commerce.