40 000 chercheurs ont quitté le pays, fuyant les conditions socio-professionnelles des plus dérisoires, pour s'installer à l'étranger. Alors que les pouvoirs publics misent sur l'augmentation des salaires pour les retenir, des experts plaident pour revoir carrément le système de fonctionnement des ressources humaines, afin de leur permettre d'évoluer dans un environnement motivant. Ce phénomène, appelé «la fuite des cerveaux», a pris ces derniers temps de l'ampleur. Le motif ? un salaire dérisoire. Pas seulement cela, d'autant que les causes ayant poussé la matière grise algérienne a quitter le pays, sont multiples. Devant cet état de fait, comment freiner cette saignée, qui porte préjudice à l'Algérie ? Comment, une fois ici, fidéliser les compétences algériennes ? et surtout quelle est la manière pour tirer le maximum de leur savoir-faire ? A toutes ces questions, les réponses convergent. Il faut revoir en amont et en aval la gestion des ressources humaines. C'est en tout cas, ce qui ressort de l'intervention du directeur général de l'institut de développement des ressources humaines (Idrh) ce matin sur les ondes de la chaîne III. «Les ressources humaines constituent la grande richesse d'un pays. La réponse des économistes sur ce sujet montrent que le secret de fabrication de l'entreprise qui réussit et d'un pays qui se développe c'est bien la ressource humaine.» Dans ce cas, comment doit faire l'Algérie face à la fuite des cerveaux ? L'orateur a fait savoir d'emblée, que les compétences algériennes ont prouvé leurs hautes capacités… sous d'autres cieux. A l'appui, il citera l'étude canadienne qui avait montré que les compétences algériennes sont classées au niveau 1 des compétences mondiales à rechercher. «Nous sommes un produit rare, malheureusement ce n'est pas dans notre pays, mais dans le marché mondial de la compétence, que nous sommes les plus recherchés», affirme-t-il. En guise de propositions, l'invité de la radio a indiqué que l'entreprise doit revoir complètement le modèle de gestion des ressources humaines. «On découvre de plus en plus qu'il y a seulement les questions de salaires qui sont prises en considération, mais c'est tout le modèle du GRH (gestion des ressources humaines) qu'il faut revoir», suggère-t-il. Et d'ajouter que le meilleur et unique moyen pour retenir nos compétences c'est «la valorisation du soi, la valorisation de l'offre, la gestion des carrières, la formation et aussi la qualité de la vie à l'intérieur de l'entreprise». Et d'ajouter que dans les prochaines années, il y aurait une crise d'offres des compétences au niveau mondial. «On a eu un choc pétrolier et une crise alimentaire, je peux vous dire qu'il y aurait un choc des compétences dû à la pénurie des compétences au niveau mondial. La concurrence du marché mondial de la compétence va s'exacerber parce qu'il y aura de nouveaux pays émergents», explique M. Bahloul.