Les médiateurs qataris ont réussi un tant soit peu à apaiser la tension entre les protagonistes de la crise libanaise. Mais le problème crucial de l'armement détenu par le Hezbollah se révèle être la pomme de discorde entre deux visions du Liban. Outre le Premier ministre Siniora, les ténors de la majorité comme Saad Hariri et le chef druze Walid Joumblatt sont présents à Doha alors que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, absent, est représenté par un de ses adjoints. Les autres ténors de l'opposition, comme le président du Parlement et chef d'Amal, Nabih Berri, et le leader chrétien, Michel Aoun, sont également présents dans la capitale qatarie. Les 14 dirigeants participant à la conférence ne se sont plus rencontrés en séance plénière depuis l'ouverture, vendredi soir, mais la commission conjointe chargée de la réforme de la loi électorale a commencé ses discussions pour trouver une issue à la crise. Autre sujet de discorde : la carte électorale du Liban. La majorité au pouvoir et l'opposition divergent sur un nouveau découpage électoral. Les rendez-vous politiques futurs seront indubitablement incandescents au pays du Cèdre. Chaque partie craint de perdre des sièges lors des élections générales de 2009. Et une éventuelle modification de la composition démographique des circonscriptions aurait sans nul doute ses répercussions directes sur le paysage politique. Le bras de fer inter-libanais a fait 65 morts en une semaine de combats. L'espoir est revenu après que la majorité et l'opposition furent revenues à de meilleurs sentiments en acceptant jeudi dernier d'entamer un dialogue à Doha. Ce dialogue, arraché par la Ligue arabe à la faveur d'une médiation conduite par le Qatar, a pour but d'extirper le Liban d'une crise vieille de 18 mois. L'élection d'un nouveau président de la République et la formation d'un gouvernement d'union nationale sont la priorité. Les deux parties sont d'accord pour que le chef de l'armée, Michel Sleimane, soit élu président du Liban dans les plus brefs délais. Dans cette optique, le Parlement est convoqué pour la 20e fois le 10 juin. Mais, incontestablement, la question de l'armement reste le problème majeur. Les représentants de la majorité avaient insisté pour inscrire la question à l'ordre du jour. La majorité voulait à la fois obtenir la garantie «que les armes du Hezbollah ne seraient plus utilisées contre les Libanais» et poser la question du désarmement du parti après l'élection d'un président. Une demande refusée catégoriquement par le Hezbollah qui y voyait là une tentative d'intenter à l'intégrité du parti et de son mouvement de résistance. M. B.