M. Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie a présenté, hier, au Conseil de la nation, un rapport sur l'évolution monétaire de l'Algérie. La situation financière se caractérise, selon lui, par des turbulences financières avec «une résurgence des poussées inflationnistes» qui auront des conséquences sur la croissance économique. Chiffres à l'appui, le gouverneur de la Banque d'Algérie a avancé le taux d'inflation en nette augmentation. Il est de l'ordre de 6,44% à fin avril. «Il atteint 5,63% fin mars et 6,44% à fin avril.» M. Laksaci a précisé que cette hausse est due à l'augmentation des prix des produits alimentaires. Le retour de l'inflation est d'ailleurs perceptible à travers le renchérissement des produits alimentaires, a-t-il expliqué. Il a souligné dans ce sens que la résurgence de l'inflation mondiale, depuis 2007, et son accentuation en 2008, représente une menace pour la stabilité de l'économie mondiale car elle engendre la crise financière dite «crise des turbulences». Cela dit, l'Algérie étant un pays importateur de l'agro-alimentaire et les «demi-produits» subit des effets négatifs de «l'inflation importée». Heureusement, dira M. Laksaci, la balance des paiements se porte bien pour l'Algérie grâce à l'envolée du prix des hydrocarbures. En effet, les réserves de change ont enregistré des excédents assez conséquents. Elles sont passées de 110 milliards de dollars en janvier à 123,46 milliards de dollars, soit une augmentation de 13,46 milliards de dollars lors du premier trimestre 2008. Ces réserves de change se chiffrent à 125,9 milliards de dollars à avril 2008, tout en tenant compte de l'appréciation de l'euro et de la livre sterling. A ce propos, m. Laksaci expliquera que les réserves en devises font actuellement l'objet de placements «diversifiés» en vue de maîtriser le risque lié au cours de la monnaie. «Ce qui a été fait en matière de diversification des monnaies, dans le cadre de la gestion des réserves, a donné des résultats satisfaisants et a permis à l'Algérie de réaliser des économies importantes», a-t-il estimé.