Débat n Le livre de jeunesse a connu «des améliorations», mais «des efforts sont encore à faire» tant sur le plan du contenu que de la forme. Ce constat a été fait par des éditeurs présents au 1er Festival culturel international de littérature et de livre de jeunesse qui se tient jusqu'au 29 août sur l'Esplanade de Riad El-Feth. «Le livre de jeunesse a connu des améliorations ces dernières années, il se vend quand même assez bien», a indiqué Hamida Zioui, responsable du stand Anep mettant en exergue les efforts entrepris par l'entreprise dans ce créneau, citant comme exemple la collection de jeunesse Aniss qui «a connu un certain succès» et la nouvelle collection «Lire et comprendre», reprenant des textes des éditions françaises Delagrave suite à l'achat de droits d'auteur. Pour le directeur de l'édition de la maison El-Maârifa, Nabil Dadoua, le livre de jeunesse «n'est pas assez présent chez nous, car mal connu par les éditeurs qui se sont consacrés beaucoup plus au livre pour enfants». «Ce genre de livre est spécifique et demande donc un traitement spécifique aussi bien sur le plan du texte, que de l'illustration et de la technique», a relevé Nabil Dadoua souhaitant que les responsables de ce festival organisent, en collaboration avec le Syndicat national des éditeurs du livre (Snel), des sessions de formation en direction des éditeurs pour les sensibiliser sur l'importance de ce genre de livre qui concerne la tranche d'âge 11-17 ans et «surtout les conduire à s'y intéresser». La responsable des éditions Apic et membre du comité d'organisation du festival, Mme Samia Zennadi-Chikh, estime pour sa part que, jusqu'à présent, le livre de jeunesse «se limite à la littérature universelle». «Depuis deux années, il y a des éditeurs qui font quelques tentatives de publier de jeunes auteurs», a affirmé Mme Zennadi-Chikh suggérant, pour pallier «ces insuffisances», de faire mieux connaître le livre de jeunesse et de prendre certaines mesures comme celle de créer une école de graphisme et d'organiser des «résidences de création» permettant de mettre en contact des auteurs et des dessinateurs. Elle rappellera aussi, les objectifs de ce festival, soulignant l'importance des ateliers d'écriture, de lecture, de conte et de dessin mis en place à cette occasion, «dans le but d'encourager l'écriture et la lecture et susciter des vocations». Hamid Skif, écrivain et auteur de livres pour enfants, a, quant à lui, estimé que des «efforts doivent encore être réunis» et proposé notamment de spécialiser les maisons d'édition et d'«étendre le réseau des bibliothèques scolaires». «Il faudrait aussi inviter des auteurs dans les écoles pour parler du livre avec les enfants et leur lire des textes, et mobiliser également des conteurs, y compris des conteurs traditionnels». «Il ne faudra pas aussi oublier les enfants handicapés visuels et intéresser les éditeurs à publier des livres en braille et des CD audio», a souligné Hamid Skif souhaitant, par ailleurs, «une amélioration sur le plan du texte et de l'illustration» pour attirer les jeunes vers le livre et leur faire aimer la lecture.