Si le marché de Bab El-Oued est réputé pour les agressions et les vols, il fait toutefois le bonheur des ménagères qui y font leurs courses… Elles fréquentent l'endroit pour de nombreuses raisons. D'abord, les prix qui sont très abordables à cause de la concurrence que se livrent les vendeurs à la sauvette. Il y a ensuite la qualité des produits proposés puisque d'aucuns affirment qu'on ne propose dans ce marché que des produits frais (viandes, poulet, fruits, légumes…). L'explication est simple. «Ici, on est certain d'acheter quelque chose de frais car la marchandise s'écoule vite», affirme-t-on. Les vendeurs à la sauvette sont souvent matinaux, les ménagères aussi. Les femmes qui représentent l'essentiel de la clientèle du marché, font le tour des centaines d'étals, à la recherche d'un produit précis, tel un ustensile de cuisine, par exemple. C'est d'ailleurs ce qui attire beaucoup les ménagères. Connaissant bien les moindres recoins de leur cuisine, elles se rappellent toujours qu'elles ont besoin d'un outil pratique et utile. Depuis le début du ramadan, c'est la ruée sur les vendeurs de vaisselle. Après avoir réservé une demi-heure à l'achat des fruits et légumes, elles se ruent ensuite, comme par magie, sur le rayon des viandes rouges et blanches. «A partir de 15 heures, il ne me reste aucun poulet et croyez-moi, ce sont les gens modestes qui achètent. Certains sont des clients au quotidien. Moi-même, je ne me permets pas tous les jours un poulet», assure un vendeur de volaille. Après les viandes, les femmes reviennent chez les dizaines de vendeurs de fromages et autres apéritifs (minutieusement exposés par les vendeurs à la sauvette), question d'acheter une boîte de fromage ou de thon qui garnira la table du f'tour. Ces ménagères ne sont pas forcément du quartier. Elles viennent des quatre coins de la capitale. «Je ne vous cache pas je fais toujours, ramadan ou pas, mes courses ici. D'abord la marchandise est toujours fraîche et puis il faut quand même dire que les prix pratiqués ici sont nettement plus abordables que ceux de mon quartier», dit Souad, une fonctionnaire de 38 ans qui habite le quartier des asphodèles à Ben Aknoun…