Résumé de la 2e partie n Le roi emprisonne le baron dans une forteresse, mais ce dernier tente une première fois de s'échapper mais il est vite rattrapé par les gardes... Il est même si bien rétabli qu'il décide de passer immédiatement à l'action. Et il change de tactique. Il n'a pas réussi à s'évader en employant la patience et l'adresse, il va employer la force. Il faut dire qu'il est d'une constitution peu commune. Il dépasse d'une bonne tête la plupart de ses contemporains et il est bâti en athlète. Lorsque le commandant de la place, courtois malgré tout, vient prendre de ses nouvelles dans sa cellule, il bondit sur lui et lui arrache son épée. La suite est digne des meilleurs films de cape et d'épée. Son arme à la main, il dévale les escaliers. En bas des marches, un groupe de soldats, alertés par les cris du commandant, lui barre la route. A coups d'épée, à coups de pied et de poing, il en blesse quatre, puis il franchit un premier rempart, se débarrassant de nouveaux assaillants. Il doit à présent escalader une palissade. Son pied se trouve pris entre deux piquets et, le temps qu'il se dégage, il est rattrapé. Il est roué de coups et reconduit dans sa cellule. Cette fois, il est soumis à un régime d'exception. Il y a un factionnaire en permanence devant sa porte. Des fouilles sont effectuées quotidiennement et par trois gardiens, ce qui rend impossible toute agression de sa part. Dans ces conditions, toute évasion semble irréalisable ; le condamné à perpétuité qu'il est, semble promis à passer sa vie derrière les barreaux. Pourtant, dès cet instant, Frédéric de Trenck met au point un nouveau plan. Très différent des deux premiers, il ne nécessite ni couteau taillé en lime, ni corde en lanières de cuir, ni épée, mais un instrument peut-être plus efficace encore... Si la princesse Amélie n'a pas pu obtenir la libération de l'élu de son cœur, elle ne l'a pas oublié, loin de là. Et, au bout d'un moment, son frère finit par lui donner l'autorisation de correspondre avec lui. Elle lui écrit, bien sûr, et elle lui envoie aussi des colis et de l'or, beaucoup d'or. Le commandant a laissé remettre au prisonnier ces envois, après les avoir fait fouiller, pensant qu'ils ne présentaient pas de danger. C'est une erreur. Etre affecté à la garnison d'une forteresse n'est pas précisément une faveur pour un militaire. Les officiers, en particulier, sont de pauvres diables sans relations, mal notés, qui s'ennuient à mourir dans cette solitude. C'est dire l'appât que l'argent peut représenter pour eux. Le baron de Trenck ne tarde pas à se faire un complice du lieutenant Schell en garnison à Glatz depuis des années et qui ne rêve que d'une chose : s'enfuir, déserter. Leur plan est bientôt mis au point : ils vont s'évader la veille de Noël 1746, au moment où toute la garnison est occupée à festoyer. Schell s'est procuré un uniforme de soldat pour le prisonnier. Lui-même ira devant et celui-ci le suivra, comme s'ils faisaient une ronde. Tout se passe ainsi qu'ils l'ont imaginé. L'un derrière l'autre, ils se présentent sans incident devant le poste de garde des deux premières enceintes. Lorsqu'ils arrivent à la dernière muraille, que nul n'a le droit de franchir, la situation se complique il n'y a pas d'autre moyen de passer que de sauter du haut du chemin de ronde dans le fossé. Le baron de Trenck saute le premier et se reçoit sans mal. Le lieutenant Schell l'imite, mais chute maladroitement et se démet le pied. Il est incapable de marcher, il va être repris et fusillé. Il tend son épée au prisonnier — Tuez-moi et sauvez-vous. (à suivre...)