Lacune n En dépit de sa croissance en matière du nombre de bus et lignes de service, ce secteur a besoin d'un cadre juridique mettant un terme à l'anarchie actuelle. Le secteur des transports, qui a connu ces dernières années un «boom» sans précédent notamment en matière de lignes de transport de voyageurs, nécessite une réglementation par la mise en place de mécanismes que les transporteurs devront respecter afin de fournir aux usagers des prestations de qualité, selon des responsables du secteur et des utilisateurs. Au vu des mutations opérées au niveau de l'agglomération d'Oran, avec la création de nouveaux lotissements et le changement de la cartographie des entreprises économiques induisant l'extension du réseau des lignes de transport terrestre, la révision du système de transport à Oran se fait ressentir avec insistance, ont-ils estimé. «C'est un défi à relever pour offrir un cadre idéal au service du citoyen», affirme un membre de la commission de l'APW chargée des transports. Il s'avère que le réseau de transport terrestre des voyageurs est ventilé entre 198 lignes opérationnelles totalisant 1 630 transporteurs exploitant 2 179 bus dont 191 dans le transport urbain et 597 dans le transport semi-urbain et 495 desservant les zones rurales. Ces chiffres dénotent l'extension sans cesse croissante du parc roulant, selon les responsables locaux du secteur qui ont souligné que plus de 80% des transporteurs sont des particuliers d'où leur incapacité à maîtriser ce système, encore que cette situation constitue désormais une problématique de taille contraignant le secteur et privant tous les transporteurs des avantages de sa réglementation. Pour résoudre cette problématique qui a semé l'anarchie dans le secteur, la direction concernée a exhorté l'ensemble de transporteurs à adopter une culture d'entreprenariat, leur exigeant de s'organiser sous forme d'entreprises réelles, dans le but de moderniser le secteur et d'assurer une prestation de qualité et un confort aux usagers. La même direction procédera, dans une optique de modernisation du secteur, à la remise aux professionnels de cahiers des charges exigeant son respect de la part de tous les opérateurs activant dans ce créneau. Cela est susceptible de mettre fin, selon la direction, à l'état anarchique prévalant dans le secteur dû essentiellement aux comportements irresponsables de chauffeurs et receveurs. En effet, on déplore tous les jours des scènes entre des citoyens et des chauffeurs et receveurs de bus qui, parfois, vont loin dans les insultes pour des futilités. Un usager a exprimé, dans ce contexte, son désagrément vis-à-vis de certains transporteurs qui observent parfois des arrêts répétitifs d'une vingtaine de minutes. Le bureau d'Oran de la Fédération nationale du transport, issu de l'Union générale des commerçants et artisans algériens, qui a revendiqué la mise en place d'un cahier des charges pour les transporteurs, estime que ce dernier permettra aux transporteurs de connaître leurs droits et obligations professionnelles, pour aller de l'avant et assurer des prestations de qualité au profit des usagers.