Réaction n La violence dans les stades a fait l'objet d'une journée débat à l'APN, mardi dernier, organisée par le groupe parlementaire du RND. Jeudi, le stade de Koléa, où devait se dérouler un certain ESMK-WAB, a connu l'horreur. Après le Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui a organisé trois rencontres régionales avec des représentants des supporters de clubs de plusieurs régions du pays et la Radio nationale qui avait elle aussi pris l'initiative de consacrer toute une journée à ce fléau, c'était au tour de l'APN de débattre de la violence dans les stades. C'est sur initiative du groupe parlementaire du Rassemblement nationale pour la démocratie (RND) emmené par son président Miloud Chorfi et porte-parole du Premier ministre qu'une matinée a été mise à profit pour s'attarder sur les causes et les conséquences de ce problème qui commence sérieusement à prendre de l'ampleur. Dans son allocution introductive, Miloud Chorfi insistera sur le fait que la violence dans nos stades n'est pas spécifique à notre pays, sauf qu'elle nécessite d'unir tous les efforts pour la combattre car non seulement elle met en danger l'ordre public, mais aussi qu'elle menace la société toute entière. D'un simple match de football, tout peut déraper. Les intervenants qui se sont succédé à la tribune ont été» tous unanimes à tirer la sonnette d'alarme. Que ce soit Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports, Azzedine Mihoubi, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, Mustapha Berraf, président du Comité olympique algérien (COA), Hamid Haddadj, président de la Fédération algérienne de football (FAF) et bien d'autres, tous ont préconisé des solutions pour endiguer ce mal. Cependant, personne n'avait eu l'idée d'aller sur le terrain par exemple et de se rapprocher de ce problème. D'organiser une journée parlementaire dans une ville, autour d'un événement et de vivre de plus près ce que peut être un match de football avec tous ses ingrédients. On aurait aimé voir par exemple nos parlementaires, ministre, secrétaire d'Etat, président du COA, président de la FAF, et les autres personnalités comme Belloumi, Bouiche, Bergui et des présidents de club du côté de Koléa, jeudi dernier, à l'occasion du sommet de l'Inter- région Centre ayant opposé le club local à son voisin de la Mitidja le WA Boufarik. Un match qui a drainé la grande foule et a suscité toutes les passions, voire toutes les violences. Des scènes d'une extrême gravité se sont produites. Elles ont éclaté entre les deux galeries dans les tribunes avant de se propager partout durant et après le match. L'arbitre Haïmoudi a dû arrêter la partie à plusieurs reprises à cause des jets de projectiles, plusieurs supporters ont été blessés, des voitures saccagées et des gaz lacrymogènes lancés pour disperser les bandes de voyous. La haine est d'ores et déjà installée en prévision du match retour où les Boufarikois recevront leurs homologues koléens dans quelques mois. Dans la perspective de ce match retour, on voudrait bien voir toutes les résolutions prises lors de cette matinée parlementaire et lors d'autres réunions, se concrétiser sur le terrain, surtout lorsque l'on sait que la FAF, à travers ses différentes ligues, organise environ 70 000 matchs par saison. C'est dire l'immensité du chantier et la complexité du problème, qui nécessitent également des descentes sur le terrain, pour que toutes les résolutions prises çà et là ne soient plus que des mots qui s'en vont une fois l'événement passé. Miloud Chorfi, pour revenir à lui, a bien lu à la fin de la matinée parlementaire sur la lutte contre la violence toute une série de mesures (sensibilisation des acteurs, éducation en milieu scolaire, combattre la corruption, le lancement d'une chaîne sportive…) qu'il serait urgent de mettre en application et Koléa ne s'ébranlera pas.