Résumé de la 1re partie n Le buffle et l'éléphant, constamment en conflit, entament dans un combat violent et le singe est envoyé comme médiateur... Arrive enfin le chef du village, qui leur crie d'arrêter. Et les deux compères se relèvent, l'oreille basse. Quand le chef donne un ordre, tout le monde obéit. — Eh bien ? Pourquoi ce tapage ?, demande le chef, l'air sévère. Le singe bondit à ses pieds. — C'est une bagarre. Personne n'a gagné. Pas Buffle en tout cas. Ni Eléphant. Mais pourquoi se battent-ils tout le temps comme ça ? Ils ont la tête aussi dure l'un que l'autre. Ni l'un ni l'autre n'a jamais le dessus. — Tiens, pardi ! rugit l'éléphant. C'est moi qui aurais eu le dessus, si Buffle ne m'avait pas envoyé des coups de corne ! Oui, parfaitement, j'aurais eu le dessus ! — Tiens, pardi! mugit le buffle. C'est moi qui aurais eu le dessus, si Eléphant ne m'avait pas ligoté les pattes dans sa trompe. Oui, parfaitement, j'aurais eu le dessus ! — Avec des si, coupe le chef, on vous transformerait tous deux en tam-tams, et ce serait bien mieux pour tout le monde. — Tout le monde rit, sauf Buffle et Eléphant. Eléphant a une idée. — Et si vous nous aidiez à trancher ? A décider qui est le plus fort ? Il nous faut quelqu'un pour arbitrer, ou nous n'y arriverons jamais. Le chef jette un coup d'oeil au sorgho dévasté. Il faut faire quelque chose, c'est sûr. Il consulte un moment les anciens du village. Ils palabrent en secret, puis le grand chef déclare : — Le prochain jour de marché, sur la place, Eléphant et Buffle s'affronteront en combat singulier. Le vainqueur du combat sera déclaré le plus fort, et la question sera réglée une fois pour toutes. Habitants de ce village et des environs, vous êtes tous conviés à servir de témoins. Qu'on se le dise! Les deux gros donnent leur accord, on arrête les détails du combat. Et les villageois retournent à leurs occupations, au son des tambours et des calebasses. Bong bong bong, dong dong dong, pittipong pittipong ! Le jour du marché suivant, Buffle se lève aux aurores. Il tient à arriver le premier, en signe de bravoure. Il s'étire, s'ébroue, et prend la direction du village. Chemin faisant, il demande aux passants: «Vous n'auriez pas vu Eléphant ?» Mais personne n'a vu son compère. A mi-chemin du village, Buffle décide de l'attendre. Il s'installe en travers de la route -qu'il barre complètement à lui seul - et a tôt fait de perdre patience. Il laboure le sol à coups de sabot, prend les passants à témoin : — Mais enfin, qu'est-ce qu'il fabrique ? Dites, vous n'auriez pas vu le gros ? Le gros gros ? Le singe vient à passer. Le buffle l'interroge. — Moi ? dit le singe. Comment veux-tu que je le sache, ce que fabrique le gros gros ? Dis, je ne suis qu'un petit singe ! Le gros gros ne me tient pas au courant de ses allées et venues. Toi, cependant, tu devrais aller sur la place du marché, parce que c'est là que le grand chef a dit qu'il faut vous battre. (à suivre...)