Résumé de la 4e partie n Mme Risk et Rachel entrent dans la boutique où elles sont accueillies froidement par tante Marguerite... Personne ne peut souffrir tante Marguerite, mais tous adorent oncle Harry. Il attire les gosses comme un aimant. Ils passent des après-midi dans sa boutique à écouter ses histoires de pièces et de timbres. C'est de là que lui vient son surnom des gamins. — Oui, et j'ai entendu dire que nombreux sont les parents et les professeurs contents de son influence. Elles poursuivirent leur promenade en silence. Puis Rachel dit : — Harry s'est inscrit dans mon cours de poterie, il y a quelques semaines de ça. C'est là que j'ai fait sa connaissance. — Pourquoi est-ce qu'il reste avec… avec cette personne ? — Eh bien... Je ne sais pas, mais on dit que chaque fois qu'il veut partir, elle lui balance cette histoire d'héritage à la figure. Elle est son aînée de plus de vingt ans, et il a donc une grosse chance de le toucher un jour. C'est vrai, ceci dit, qu'il a vécu dans la rue. Il me l'a avoué lui-même. C'est un ancien du Viêt nam et il n'a pas su revenir à une vie normale jusqu'au jour où elle l'a mis dans cette boutique. Les timbres et les pièces anciennes, c'était sa passion avant la guerre. Il m'a dit que la paisible vie de Wyndham et son amour pour les pièces et les timbres ont transformé son existence. Et qu'il ne peut oublier ce qu'elle a fait pour lui. — Voilà qui explique beaucoup de choses, répliqua pensivement Mme Risk. — Eh bien, je dirais qu'il a vraiment mérité son héritage, depuis le temps. Il devrait assassiner cette vieille gargouille, éructa Rachel. Mme Risk la fixa en plissant les yeux. — Ton passé serait-il en train de se répéter ? Prends garde aux drames que tu souhaites voir s'abattre sur tes congénères. — Mmmm. Le vrai drame, c'est qu'il y a une femme formidable dans notre cours. Elle s'appelle Christa. Lui et elle… Mme Risk leva la main. — Je t'en prie. Ça suffit comme ça. Rachel poussa un long soupir. — Il est temps que j'aille ouvrir la boutique, de toute manière. On se voit plus tard. Mel Arvin m'a promis de me donner davantage d'informations sur l'achat d'or à terme, aujourd'hui. Tu verras, je fais le bon choix. — Je n'en doute pas, ma grande, dit Mme Risk d'un ton distrait. A propos, ce n'est pas ce soir, ton cours de poterie ? — A sept heures. Pourquoi ? Sans daigner répondre, Mme Risk s'éloigna sur la promenade de planches, ombre noire dans la lumière du soleil. Ce soir-là, à sept heures, quand Mme Risk pénétra dans l'atelier de poterie, elle fut saluée par des cris unanimes : — Allez-y ! Prenez de la terre ! Elle déclina l'invitation, mais s'installa sur un tabouret afin d'observer la scène. La grande pièce était pleine d'hommes et de femmes qui, assis jambes écartées devant des tours en mouvement, plongeaient les mains dans la terre humide, s'éclaboussaient les uns les autres d'eau boueuse, examinaient leurs essais de vernissage et surtout... riaient. (àA suivre...)