Depuis le début de l'année, plus de 100 000 personnes ont été déplacées par les violences tribales et les attaques des rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) au Sud Soudan, soit presque autant de déplacés qu'au Darfour pendant la même période, selon les données de l'ONU. «L'ampleur des conflits, le nombre de morts et la gravité de la destruction sont très inquiétants et prouvent qu'il y a un réel problème quant à la réconciliation de ces collectivités», a estimé le chef des opérations humanitaires de l'ONU lors de sa visite, cette semaine, au sud Soudan. La guerre civile entre le nord et le sud du Soudan a fait plus de 1,5 million de morts et quatre millions de déplacés entre 1983 et 2005, date de l'Accord de paix global (CPA) entre le Sud, chrétien et animiste, et le Nord, majoritairement musulman. Mais quatre ans après la fin de cette guerre civile et deux ans avant le référendum sur l'indépendance du sud Soudan, tout reste encore à faire dans cette région sous-développée assise sur une manne pétrolière qu'elle peine à monnayer. Dans l'Etat soudanais de Jonglei (sud-est), à quelques kilomètres de la frontière avec l'Ethiopie, de grands arbres fruitiers offrent une ombre précieuse à des milliers de personnes déplacées par des conflits tribaux. Des affrontements armés pour du bétail entre les tribus Murle et Lou Nuer ont fait quelque 1 000 morts depuis le début de l'année dans cet Etat, où les armes circulent librement.