La portée universelle de l'œuvre d'Assia Djebar a été mise en relief, lors du Colloque international dédié à cette grande figure de la littérature algérienne. Initié par le Laboratoire de recherche en langues, discours, civilisations et littératures (Ladicil) de l'Université d'Oran avec la participation de près de cinquante universitaires algériens et étrangers «Assia Djebar : le parcours d'une femme de lettres. Littérature, résistance et transmission», constitue le thème générique de cette manifestation scientifique qui a pour objectif de «promouvoir l'œuvre de cette grande romancière en Algérie», ont souligné les organisateurs. «La présence à ce colloque d'une vingtaine de chercheurs venus des cinq continents est un indicateur supplémentaire de la notoriété mondiale d'Assia Djebar dont le corpus est déjà traduit en 23 langues», a indiqué à l'APS Fatima Grine-Medjad, directrice du Ladicil et présidente du comité d'organisation. Elle a ajouté que : «Assia Djebar a énormément contribué à l'écriture de l'histoire, de la mémoire et de la lutte de libération nationale en rendant hommage aux femmes combattantes.» Le rayonnement international de ce grand nom de la littérature algérienne a été également mis en avant par les participants, à l'instar de Seza Yilancioglu de l'université de Galatasaray de Turquie, notant que «chez Assia Djebar, l'écriture devient le moteur de l'histoire». De son côté, Kirsten Nusung, de l'université de Linné en Suède s'est penchée sur le livre La Femme sans sépulture pour mettre en exergue «la technique d'Assia Djebar consistant à fictionnaliser les témoignages pour mieux intégrer l'histoire dans la mémoire collective». La rencontre a été aussi marquée par la participation de Mme Kiyoko Ishikawa, une traductrice des écrits d'Assia Djebar en japonais, qui a proposé une communication sur La Soif, le premier livre de la romancière algérienne, écrit en 1957. Par ailleurs, la traduction en langue arabe des œuvres d'Assia Djebar a été vivement recommandée, mardi passé à Oran, à l'issue du colloque international consacré à cette illustre romancière algérienne. Cette proposition a pour objectif de «mieux diffuser la pensée de la célèbre écrivaine algérienne dont le corpus est déjà traduit dans une vingtaine de langues», a indiqué la présidente du comité d'organisation, Fatima Grine-Medjad. La nécessité de promouvoir l'édition en Algérie des œuvres de l'illustre écrivaine a été également mise en relief par les participants, à l'instar de Mme Amel Chaouati, présidente du «Cercle des Amis d'Assia Djebar», basé à Paris. L'expérience cinématographique d'Assia Djebar a été aussi évoquée lors de la rencontre, notamment par Mohamed Bensalah de l'université d'Oran qui a relevé, dans sa communication, «une influence prépondérante des images induites par le profil de la femme cinéaste sur sa vocation littéraire».