La rue a résonné à nouveau hier, dans plusieurs capitales du monde, aux cris de manifestants contre le génocide qui se poursuit à Ghaza avec la complicité de l'Occident et des pays arabes. Pas un jour ne passe sans que l'on batte le pavé et que l'on brandisse des slogans de soutien à la population de Ghaza et hostiles à Israël. Pas un jour sans que l'on crie à la face des dirigeants de ce monde leur soumission à un ordre établi, celui imposé par les Etats-Unis et l'entité sioniste, leur protégée de toujours. En portant leur révolte dans la rue, les peuples arabes et occidentaux espèrent faire fléchir leurs gouvernants et susciter des actions pour faire arrêter le génocide à Ghaza. Des milliers de personnes ont manifesté hier à Londres et dans plusieurs villes britanniques. Selon la presse, une foule de 3 500 manifestants s'est rassemblée à Trafalgar Square où l'ancien ministre travailliste Tony Benn s'est adressé à la foule en appelant le gouvernement à utiliser la Royal Navy pour lever le blocus de Ghaza et escorter des navires de médicaments et de nourriture vers le territoire palestinien. à Athènes et dans d'autres villes grecques, un millier de personnes se sont rassemblés sur la place centrale Syntagma avant de marcher jusqu'à l'ambassade d'Israël, à 3 km du centre-ville. Il faut rappeler que ce n'était pas la première fois que puisque plusieurs manifestations ont eu lieu en Grèce depuis le début des massacres. Des rassemblements devaient également être organisés hier à Londres, à Oslo et dans toute la France. A Paris, des dizaines de milliers de personnes ont porté haut des banderoles portant l'inscription «Résistance palestinienne, stop à la collaboration franco-israélienne», tandis qu'à Buenos Aires, des manifestants ont lancé leurs chaussures contre les locaux de l'ambassade d'Israël, placée sous haute surveillance. Le siège européen de l'ONU à Genève a été le point de ralliement de plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux enfants, tandis qu'à Sarajevo, des artistes et des écrivains bosniaques ont choisi comme lieu de rassemblement un ancien stade de la ville où ont été inhumées près 14 000 personnes mortes durant le siège de la ville lors de la guerre en Bosnie (1992-1995). Un lieu choisi «pour montrer les conséquences horribles de toute agression», selon les propos de l'un des participants. Auparavant, plusieurs autres capitales ont retenti jeudi et vendredi dernier aux cris de manifestants qui réclamaient l'arrêt du génocide. A Amman, comme à Beyrouth, Koweït, Tunis, Le Caire (et plusieurs autres villes d'Egypte), des foules révoltées ont interpellé les dirigeants arabes sur leur responsabilité face à l'holocauste de Ghaza et fustigé Israël. A Dakar, plusieurs centaines de personnes ont occupé la rue pour dénoncer les massacres et demander au Sénégal de rompre ses relations diplomatiques avec Israël. Des massacres qui ont fait jusqu'à hier plus de 1 200 morts pleurés partout dans le monde par des peuples épris de liberté et de paix. A Madrid, l'âme des suppliciés morts sous les bombes était présente lors de la «veillée de deuil pour les victimes de Ghaza». R. M.