Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a prononcé un discours à l'occasion du Forum économique mondial qui se déroule depuis hier, et se poursuit, aujourd'hui et demain (28 et 29 Septembre), à Istanbul. Un colloque où il a présenté «les analyses de l'Algérie, sa vision du futur, ses projets qui prennent toute la mesure des changements structurels en cours dans l'économie mondiale et visent une insertion active de notre pays dans l'univers hautement compétitif et riche en opportunités de la mondialisation». «Ma conviction, dira d'emblée le ministre, est que le savoir est la clé de l'avantage concurrentiel des nations, et il nous incombe désormais d'enclencher un nouveau régime d'accumulation fondé sur le savoir, menant à une production à haute intensité technologique et qui fait converger industrie, université et recherche.» Par cette approche, indique encore Bouchouareb, l'Algérie, profitant de sa stabilité politique et du grand potentiel de son économie, de ses importantes ressources naturelles, valorisant sa riche expérience et expertise industrielle, son potentiel et son expertise reconnus dans l'industrie des hydrocarbures veut, à la faveur de la relance de son développement industriel «prendre une part active dans les grandes actions structurantes à l'œuvre dans l'économie mondiale dans un monde désormais multipolaire, aux recompositions en cours qui modèlent en profondeur les rapports de force dans la géopolitique mondiale de demain». Dans cette perspective, «nous voulons identifier et hiérarchiser les domaines industriels sur lesquels porte notre ambition». «Des questions récurrentes imprègnent nos choix en matière de développement industriel», dira le ministre évoquant les secteurs à plus fortes synergies et qui méritent une attention particulière, à savoir l'industrie automobile, et mécanique en général, la pharmacie et l'industrie chimique et pétrochimique, le traitement de l'eau (dont le dessalement), l'agroalimentaire, les transports ferroviaires (voies et équipements), l'industrie textile, le bâtiment et les travaux publics. «Un certain nombre d'impératifs portent notre projet de relance industrielle, entre autres la modernisation, l'harmonisation et l'intégration de notre tissu industriel pour le porter aux standards internationaux d'excellence et de compétitivité, la mise en place des instruments et modes de financements adaptés, flexibles et modernes pour soutenir l'investissement, prenant en compte le risque lié à l'innovation; de même qu'encourager et faciliter la création d'entreprises, favoriser l'attractivité de notre pays pour les investissements étrangers, particulièrement dans les segments à haute intensité technologique de la chaîne de valeur, et encourager également la délocalisation d'entreprises internationales de référence vers l'Algérie», fait remarquer Bouchouareb. Selon lui, notre pays traverse une phase cruciale dans son développement économique, marquée par une puissante ambition. «L'Algérie présente toutes les caractéristiques pour figurer dans un horizon proche parmi les pays émergents, et le rôle de l'industrie est de donner corps à cette ambition en valorisant nos facteurs clé de succès. Elle opte résolument pour une ouverture sur l'économie mondiale.» Et d'ajouter que l'Algérie a engagé une dynamique pour parvenir à un régime d'accumulation fondé sur des avantages comparatifs construits et non plus acquis et une croissance déconnectée du secteur des hydrocarbures avec pour objectif un taux de croissance de 7%. «Cette dynamique, qui commence à porter ses fruits est portée par un certain nombre d'actions structurantes menées par le gouvernement, entre autres la réforme du code des investissements pour le rendre beaucoup plus fluide et compétitif à l'image de ce qui se fait dans le monde», a expliqué le ministre de l'Industrie. Toujours selon lui, le principe du 51/49% n'est pas remis en cause mais élargi au commerce de gros et de détail. «Nous avons cependant considéré inutile de faire figurer cette disposition dans le code des investissements. Elle sera prise en charge dans le cadre de la réglementation des activités», a-t-il dit. Le foncier industriel «fait l'objet de toute l'attention de la part du gouvernement algérien et nous sommes en train de mettre au point les dispositions nécessaires pour apporter toutes les facilités aux investisseurs en ce sens. Une révision de la loi d'orientation de la PME et une réforme des agences chargées de soutenir les PME, l'Andpme et l'Andi est également initiée», fera savoir M. Bouchouareb. Ce dernier évoquera la restructuration du secteur public marchand, venue à la suite «d'un processus d'assainissement dont nous sommes satisfaits des résultats obtenus». Selon lui, «ces entreprises seront en condition de nouer des partenariats. Notre objectif est de permettre à ces entreprises d'atteindre la taille critique pour l'avantage concurrentiel, avoir la flexibilité et la réactivité pour s'adapter au changement. L'amélioration du climat des affaires et la communication autour de nos ambitions, de nos projets et aussi mettre en exergue tout l'intérêt pour nos partenaires étrangers à participer à nos côtés à la relance de notre industrie, est pris en considération dans toute cette démarche. La protection de la production nationale par le biais des tarifs ne nous apparaît pas aujourd'hui pertinente ni adaptée aux réalités de l'économie mondiale», a expliqué le conférencier. «Nous voulons que nos entreprises s'imposent par leur compétitivité, par leur excellence managériale et technologique, par leur capacité d'anticipation et d'adaptation au changement», indique le ministre avant de conclure : «Nous voulons attirer les leaders dans un partenariat gagnant-gagnant mais aussi offrir aux PME et à toutes les entreprises innovantes étrangères les conditions de leur épanouissement dans notre pays.» B. A.