La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a organisé hier au Palais des expositions, avec le parrainage des ministères de la Communication et de la Jeunesse, une journée d'étude sur les médias et la lutte contre les drogues et la toxicomanie. La rencontre a connu la participation de plusieurs responsables des Douanes, de la Sûreté nationale ainsi que des professeurs et spécialistes en matière de lutte contre la toxicomanie. «J'ai été terrifié de voir les statistiques sur la consommation de drogue en Algérie qui a atteint des proportions alarmantes», a affirmé M. Madani Amer directeur général de la chaîne de télévision KBC lors de l'ouverture de cette rencontre. «Les questions qui se posent sont comment ce poison est introduit dans notre pays et en quantités considérables et quels sont les moyens de lutte qui doivent être mis en place contre ce phénomène ?», a-t-il ajouté. De son côté, le professeur Mostefa Khiati, président de la Forem, a indiqué que «les drogues constituent le deuxième marché mondial après les armes et le pétrole. Les chiffres et les saisies des drogues en Algérie nous donnent une estimation sur la disponibilité de ces dernières et la manière dont elles sont introduites dans notre territoire». S'exprimant en chiffres, M. Khiati dira qu'«en 2007, sur les 22 000 personnes arrêtées par les services de sécurité, 16 000 étaient des consommateurs de drogues, dont 6 000 des dealers. La résine de cannabis arrive en tête des drogues qui circulent le plus en Algérie, suivies des psychotropes». Et d'ajouter qu'«en 2013, plus de 207 tonnes de drogues ont été saisies en Algérie. La catégorie la plus touchée par le phénomène reste les jeunes». Pour sa part, le commissaire principal de la Sûreté nationale M. Laaras Baziz dira : «Nous avons mis en place une stratégie de lutte contre la drogue, constituée de deux volets. Le premier concerne la prévention et la sensibilisation, le deuxième concerne la lutte contre le phénomène.» M. Laaras a déploré le fait qu'«un pays voisin, qui est l'un des plus grands producteurs de cannabis dans le monde, submerge l'Algérie avec ce genre de drogues et avec des quantités énormes. Ce pays utilise souvent le marché algérien comme un transit pour acheminer les drogues vers l'occident aussi». Il a indiqué qu'«en 2012, près de 157 tonnes de cannabis ont été saisies par les différents corps de sécurité. En 2013, le nombre était de 211 tonnes, et en 2014 la Sûreté nationale a saisi à elle seule de 69,6 tonnes de drogues». En matière de lutte contre le phénomène, M. Laaras a révélé que «dans chaque sûreté de wilaya à travers tout le territoire national existe un service de lutte contre la drogue. Nous effectuons des contrôle et des patrouilles de manière quasi quotidienne». En termes de prévention et prise en charge des toxicomanes, «les centres d'accueil et de prise en charge des personnes toxicomanes ont accueilli près de 10 199 personnes qui ont été complètement prises en charge afin de les guérir des effets et conséquences de la consommation de la drogue», dira Mme Jazya Dhimi, une représentante du centre national de toxicologie. A. K.