La localité de Boulaaba est située justement dans la région du Mont Chaambi, un massif montagneux où est particulièrement actif le principal maquis djihadiste tunisien. Ce groupe se disant lié à Al-Qaïda, est pourchassé depuis décembre 2012 par les forces de sécurité tunisiennes, qui tentent de neutraliser ces combattants avec l'assistance de leurs partenaires algériens. Le mont Chaambi reste, de par son relief boisé et accidenté, une des zones les plus dangereuses et les plus difficiles à contrôler. Un véritable imbroglio que les services de sécurité n'arrivent toujours pas à contenir. En plus des aspects liés aux mouvements des groupes terroristes, la région de Kasserine est sujette à diverses activités de contrebande et autres trafics. D'un autre côté, la Libye voisine, particulièrement déstabilisée depuis l'intervention de l'Otan, constitue également une menace permanente pour la Tunisie et tout le voisinage. Des dizaines de militaires et policiers tunisiens ont été tués ou blessés dans des embuscades et dans les explosions de mines disséminées dans la zone de Chaambi, mais aussi plus au nord, le long de la frontière avec l'Algérie. Ce dernier attentat a été attribué par les observateurs des questions sécuritaires au groupe dénommé la «Phalange Okba Ibnou Nafaâ», qui est notamment responsable de l'attaque la plus sanglante de l'histoire de l'armée tunisienne (15 soldats tués à Chaambi en juillet). Ce groupe a aussi revendiqué un assaut fin mai contre le domicile du ministre de l'Intérieur de l'époque. La Tunisie avait été ébranlée en 2013 par l'assassinat de deux personnalités politiques survenu en pleine transition politique particulièrement délicate. Ce qui avait provoqué une crise aiguë que les partis politiques les plus en vue sont arrivés à contenir grâce à un salutaire consensus sur la stabilité du pays. Depuis l'élection présidentielle la police tunisienne a multiplié les arrestations, assurant avoir déjoué plusieurs attentats dans le pays. La Tunisie connaît, depuis la révolution de janvier 2011 qui a fait chuter le régime Benali, un activisme remarqué des groupes extrémistes dans certaines zones. Le pays qui a entamé une période de reconstruction démocratique particulièrement intéressante dans un monde arabe sclérosé reste néanmoins fragilisé par certains aspects liés au sécuritaire. M. B./Agences