La réunion des responsables des douanes arabes, tenue avant-hier au Caire, a permis de passer en revue certaines problématiques auxquelles font face ces organismes douaniers. Il s'agit, entre autres, de la contrefaçon et du piratage. Présent à cette rencontre, le directeur général des Douanes algériennes, M. Bouderbala, a, dans une déclaration à l'APS, relevé le consensus des directeurs des Douanes arabes sur la nécessité d'une convention de la Ligue arabe pour l'échange d'informations et de données en vue de protéger les marchandises et les biens de la contrefaçon et du piratage. Ce phénomène, qui porte préjudice à la quasi-totalité des économies mondiales, n'a pas épargné l'Algérie, compte tenu des quantités de produits contrefaits saisis aux différents ports algériens. Il est utile de rappeler, dans ce sillage, que les Douanes algériennes ont réussi à intercepter 1,5 million de produits contrefaits en 2008, l'équivalent de 150 millions de dinars, contre 2,2 millions de produits en 2007, soit près de 100 millions de dinars. Face à cet état de fait, au demeurant alarmant, le DG des Douanes algériennes a saisi l'occasion, dans la capitale égyptienne, pour rappeler que «la circulation de marchandises de fabrication étrangère porte préjudice aux entreprises arabes dont les produits ne peuvent concurrencer ceux de la contrefaçon. Il faut œuvrer ensemble à protéger et encourager le marché arabe commun», a précisé M. Bouderbala, pour qui, la création de la zone arabe de libre-échange, à laquelle l'Algérie a adhéré officiellement à compter du 1er janvier 2009, «nécessite la dynamisation du rôle des douanes, qui doivent veiller à la sauvegarde de cette zone et contrer la concurrence déloyale des marchandises contrefaites», précisant que «l'adhésion de l'Algérie à la Zone arabe de libre-échange constitue un acquis important mais reste à prendre d'autres mesures d'accompagnement», a-t-il estimé. Pour M. Bouderbala, une telle démarche s'inscrit dans le cadre des règles de base qui prévoient que la marchandise doit être produite à 40 % dans le pays membre de la zone pour éviter la contrefaçon. «Les produits d'imitation et la contrefaçon de certificats d'origine favorisent la concurrence déloyale, produisant un effet contraire à celui escompté du démantèlement tarifaire opéré pour développer le marché arabe commun», juge plus loin le responsable des Douanes algériennes. Dans ce sillage, la question du certificat d'origine est d'une grande importance. A ce sujet, les participants ont souligné la nécessité de lever toutes les entraves administratives entre les pays membres sans pour autant négliger le contrôle, laquelle mission incombe aux institutions douanières. Selon Bouderbala, les participants à cette réunion ont convenu «d'échanger les informations à l'effet de vérifier l'authenticité des certificats d'origine qui sont généralement délivrés par le ministère du Commerce, la chambre de commerce ou les services de douane, selon la réglementation en vigueur dans chaque pays». A ce propos, la même source a insisté sur la nécessité de mettre en pratique ces échanges à l'effet de permettre aux douanes de s'acquitter au mieux de leur mission, qui consiste à protéger le marché et les marchandises, en expliquant qu'il convient que les douanes du pays destinataire des marchandises puissent obtenir du pays d'origine des informations sur l'authenticité du certificat d'origine de façon rapide et précise. S. B.