L'Algérie dans la majorité des disciplines, recèle d'énormes potentialités dans la discipline de l'escrime. Ses récentes et différentes participations dans les compétitions régionales ou continentales prouvent que les escrimeurs algériens peuvent réaliser de très bonnes performances, pour peu qu'un minimum de moyens soit mis à leur disposition. Il est vrai qu'on est encore loin du niveau international -il serait très difficile, par exemple, d'arracher une médaille dans les jeux Olympiques ou dans les championnats mondiaux où les lauréats sont, souvent, issus de pays ayant une forte tradition dans ce sport- mais, au niveau africain ou arabe, l'Algérie peut toujours jouer les premiers rôles dans les différentes compétitions. D'ailleurs, à ce titre, il est utile de signaler que la sélection algérienne d'escrime s'est bien distinguée aux premiers championnats d'Afrique cadets et juniors qui ont eu lieu, à la mi-décembre dernier à Bamako (Mali). Les escrimeurs algériens ont, en effet, arrachés 19 médailles dont 6 en or. Durant cette compétition, remportée par le Sénégal avec un total de 16 médailles, l'Algérie a décroché trois titres en individuels juniors, deux en individuels cadets et un titre par équipes. Les lauréats chez les cadets sont : Khadidja Zerabib (fleuret) et Fares Benchehima (sabre). Chez les juniors, les titres de champion d'Afrique ont été remportés par Anissa Khelfaoui (fleuret), Fares Benchehima (sabre) et Lilia Gana (épée). Le titre par équipes a été acquis dans la spécialité fleuret hommes. Une prestation qui démontre que l'Algérie a des capacités considérables dans un sport qui reste, tout de même, à promouvoir étant donné qu'il n'est pas du tout répandu. Il est vrai que, pour certains, la priorité va vers d'autres sports : football, handball ou athlétisme, pour ne citer que ceux-là, mais rien n'empêche les uns et les autres de prendre en charge sérieusement ces jeunes talents afin de les préparer comme il se doit pour les futures échéances. Les plus importantes sont évidemment les jeux Olympiques de Londres 2012. Ces derniers sont, en général, l'aboutissement d'une préparation qui dure, au minimum, quatre années. La Fédération algérienne d'escrime, qui a élu son nouveau président et les membres de son bureau fédéral récemment, doit se mettre au travail dès à présent. Il faut signaler, par ailleurs, que la présence des escrimeurs algériens aux JO est devenue récurrente. Après les jeux Olympiques de Moscou où il y avait un seul escrimeur, l'Algérie a participé aux Jeux d'Atlanta (1996) avec deux escrimeurs, deux encore à Sydney (2000) et à Athènes (2004) avec sept éléments. Aux JO de Pékin, qui ont eu lieu l'été dernier, la sélection algérienne d'escrime a participé avec deux athlètes : la cadette Anissa Khelfaoui et Nadia Bentaleb. La première, qui n'a que 18 ans (elle est née en 1991), a terminé la compétition (fleuret femme) à la 38e place. Il est clair qu'à ce rythme, et si toutes les conditions nécessaires sont réunies, elle pourra faire mieux encore en 2012. La jeune Khelfaoui a, d'ailleurs, décroché, comme signalé plus haut, le titre africain en décembre dernier. Dans le championnat arabe d'escrime, dont la 18e édition a eu lieu fin novembre-début décembre derniers au Caire, Khelfaoui a décroché la médaille de bronze dans le concours individuel de chiche. C'est dire qu'elle est en permanente progression. Et elle n'est pas la seule. Sa compatriote, Nadia Bentaleb, âgée de 28 ans (elle est née en 1981) a terminé à la 24e place. Elle a perdu, en seizièmes de finale, face à la Hongroise Szasz. Pour revenir à ces derniers championnats arabes, la participation de l'Algérie a été couronnée par une moisson de quatre médailles (trois en argent et une en bronze) et une 3e place après l'Egypte, pays organisateur, et le Koweït. Les trois médailles d'argent ont été arrachées dans les concours de fleuret, de l'épée et du chiche par équipes (dames). Dans le concours individuel de chiche (dames), Khalfaoui a décroché pour sa part la médaille de bronze. Cette 18e édition des championnats arabes, qui a regroupé 11 pays, a vu la participation de 200 athlètes des deux sexes. Elle a été marquée par une rude concurrence, notamment entre les équipes de l'Egypte (tenant du précédent titre), de l'Algérie, du Koweït, de la Jordanie et du Qatar. En dernier lieu, il est utile de signaler que ce qui favorise encore plus une amélioration du niveau de cette discipline, en Algérie, est le fait que, depuis quelques temps déjà, plusieurs tournois ou compétitions internationales sont organisées dans notre pays. On peut citer entre autres, le Grand prix et la Coupe du monde d'escrime au sabre (féminin et masculin), qui a eu lieu entre les 20 et 24 mars de l'année dernière à la coupole du Complexe olympique d'Alger. Une trentaine de pays avaient participé à ce rendez-vous. Pour l'année en cours, deux événements majeurs dans l'escrime vont seront organisés en Algérie. Il y a les championnats méditerranéens cadets et juniors qui auront lieu les 20, 21 et 22 juin prochain. L'autre événement important qu'accueillera l'Algérie est la Coupe du monde du sabre (féminine et masculine) seniors qui aura lieu les 22, 23 et 24 mars prochain. Des rendez-vous qui seront sûrement très bénéfiques pour l'escrime algérienne. A. A.