Décidément, l'escrime en Algérie, à défaut de se distinguer dans le domaine sportif en réalisant de bons résultats sur le plan international, fait parler d'elle dans un tout autre domaine qui intéresse énormément la presse à scandales. Il y a de cela deux mois (c'était du 17 au 30 mars), un regroupement de l'équipe nationale à l'hôtel du stade du 5-Juillet s'était déroulé dans des conditions affreuses puisque certains des escrimeurs n'avaient pas trouvé mieux que de s'en prendre à des collègues de la natation. Mais pire que cela, ce stage avait été marqué par un grave dérapage de certains athlètes coupables d'avoir consommé de la drogue. Un fait qui avait ébranlé la fédération. Celle-ci, avait, alors, prononcé la suspension du DTN,Outaidelt Mohamed Chérif, lequel selon le bureau fédéral qui avait prononcé la sanction, n'avait pas su réagir, ni rédiger un rapport sur cette affaire. Sitôt ce dossier rangé, alors qu'il aurait mérité une étude plus approndie, un nouveau scandale s'est produit cette fois-ci au Canada, est venu éclabousser l'escrime algérienne. En effet, après la «participation» de l'équipe nationale au Grand Prix de Montréal de l'épée et du fleuret (messieurs et dames) disputé du 31 mai au 3 juin 2007, la délégation algérienne a regagné, mercredi matin, Alger sans deux escrimeurs. Le premier, Salah Badaoui, engagé dans l'épreuve de l'épée a, dès son arrivée à Montréal, pris la poudre d'escampette (en possession de son passeport). Le «forfait» au Grand Prix de cet athlète a valu à la fédération algérienne de s'acquitter d'une amende auprès des organisateurs. De son côté, Chafik Aït Chakib, capitaine d'équipe dans l'épreuve du fleuret qui a terminé le tournoi sans victoire, a attendu la fin de la compétition pour fausser compagnie à ses camarades. Ajoutons, qu'au départ d'Alger, un des escrimeurs de l'équipe nationale n'avait pu embarquer dans l'avion pour des raisons administratives (situation vis-à-vis du service national non réglée). Un gâchis sur toute la ligne de la part de la Fédération qui en dit long quant à la gestion de l'équipe nationale d'escrime. Le déplacement, très onéreux, vers le Canada (on doute fort que les Algériens soient invités et n'ont rien à payer) n'a rien rapporté sur le plan sportif aux équipes algériennes qui ont occupé les dernières places dans ce Grand Prix. Ce déplacement, pour affronter quelques-uns des meilleurs escrimeurs de la planète, était d'autant moins compréhensible que cette discipline n'organise plus de compétitions nationales depuis belle lurette. En somme, les athlètes n'ont même pas de repères compétitifs avant d'aller se mesurer à nettement plus fort qu'eux. Mieux encore, dans la sélection féminine algérienne, on retrouve les vétérans que sont Gamir Zohra (41 ans) qui a terminé 132e et Youcef Khodja Nadia (36 ans) qui s'est classée dernière, à la 149e place. Et comme si rien ne s'était passé, l'équipe messieurs de l'épée s'est envolée hier à destination de l'Italie pour y entrer en stage. Ce qu'il faut se demander, c'est comment et pourquoi cette discipline bénéficie de privilèges que n'ont pas les autres fédérations pourtant engagées comme elle dans les Jeux africains? Le MJS, qui faisait de la participation d'excellence son cheval de bataille de tous nos athlètes dans les compétitions internationales, semblait ne rien voir dès qu'il s'agissait d'escrime, dont les équipes nationales n'en finissent pas de voyager pour obtenir de très médiocres résultats. Une situation qui n'est pas du tout appréciée par les autres fédérations mais qui n'osent rien dire. On peut dire que cela servirait à nous rapporter des médailles aux Jeux. Non seulement ce n'est pas du tout sûr, mais on dira qu'à ce tarif-là, ça fait cher la médaille.