Des centaines de civils ont fui la zone de Falloudja, dans le centre de l'Irak, alors que les offensives contre le groupe terroriste Daech dans cette ville et dans la province de Raqa, en Syrie, s'intensifient. La coalition a intensifié ses raids, affirmant avoir tué un des chefs des groupes armés à Falloudja, une ville située à 50 kilomètres à l'ouest de Baghdad et que les forces irakiennes tentent de reprendre à Daech. Les forces irakiennes ont lancé depuis lundi une offensive pour reprendre Falloudja, tenue par Daech depuis 2014. Elles ont atteint trois ponts menant à la ville, selon l'armée irakienne. Mais le groupe terroriste a recours «aux voitures piégées, aux attaques suicide et aux tireurs embusqués». Des centaines d'Irakiens ont fui le secteur de Falloudja avec l'aide des forces gouvernementales. L'ONU a confirmé que 800 personnes avaient réussi à fuir Falloudja depuis le début de l'offensive, estimant que 50 000 civils y vivaient encore dans des conditions dramatiques, la nourriture étant «rare et les médicaments épuisés». En Syrie, la coalition a également intensifié ses frappes contre Daech dans la province de Raqa en appui à un assaut terrestre majeur de forces arabo-kurdes (FDS) lancé mardi. En Irak comme en Syrie l'inquiétude croit sur le sort des civils pris au piège dans les combats. Le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté vendredi du désastre humanitaire en Syrie, où plus de 280 000 personnes ont été tuées et des millions d'autres jetées sur les routes depuis 2011. Selon le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, le nombre de civils syriens assiégés par divers groupes armés en Syrie a augmenté de 75 000 pour atteindre 592 700 personnes. «Ces chiffres sont choquants, car ils montrent la nette détérioration de la situation des civils, alors même qu'une cessation des hostilités est en place» en Syrie depuis fin février, a déclaré O'Brien au Conseil de sécurité depuis Genève. Même si l'alliance arabo-kurde exclut dans l'immédiat un assaut contre la capitale provinciale Raqa, le plus important fief de Daech en Syrie, les civils cherchent à la quitter mais en sont empêchés par Daech. Environ 300 000 personnes vivent dans la ville de Raqa, où Daech utilise les civils comme boucliers humains. Des familles ont toutefois pu s'échapper et rejoindre la province d'Idleb dans le nord-ouest. Après que la Turquie ait accusé les Etats-Unis d'«hypocrisie», à propos de la présence des soldats américains, dont certains arboraient l'insigne des YPG, milice considérée comme «terroriste» par Ankara. Les Etats-Unis ont demandé à leurs soldats d'ôter ces écussons. A l'ouest de la province de Raqa, dans celle d'Alep, Daech menace toujours en progressant en direction des localités d'Azaz et de Marea, proches de la frontière turque et tenues par les rebelles. «Nous sommes terriblement inquiets pour environ 100 000 personnes prises au piège entre la frontière turque et les lignes de front», a affirmé Médecins sans frontières (MSF). R. I.