L'accès aux plages est totalement gratuit. Le droit de concession de ces espaces de loisir, accordé précédemment aux communes, a été annulé par le gouvernement. Déjà, l'an dernier, les collectivités locales étaient sommées de ne plus renouveler leur bail aux jeunes «chômeurs» qui s'appropriaient les lieux à l'occasion. Il faut dire que cette option, précipitamment lancée sans aucun cahier des charges, avait lamentablement échoué L'accès aux plages est totalement gratuit. Le droit de concession de ces espaces de loisir, accordé précédemment aux communes, a été annulé par le gouvernement. Déjà, l'an dernier, les collectivités locales étaient sommées de ne plus renouveler leur bail aux jeunes «chômeurs» qui s'appropriaient les lieux à l'occasion. Il faut dire que cette option, précipitamment lancée sans aucun cahier des charges, avait lamentablement échoué. D'abord, les bénéficiaires des fameuses autorisations d'exploitation, qui se recrutent pour l'essentiel dans l'entourage des élus locaux et parmi leurs proches parents, n'avaient manifestement aucune compétence en la matière. Ensuite, l'intervention de ces pseudos concessionnaires s'est limitée à la location exorbitante de parasols et de chaises ainsi que le racket des automobilistes pour une place de stationnement, sans offrir le moindre service en parallèle. L'hygiène est complètement délaissée. L'accueil frôle souvent l'agression et l'extorsion de fonds. Les bagarres et les insultes sont courantes. Il a fallu, donc, en finir. Mais cela ne résout pas pour autant le problème, puisque de nombreuses questions portant sur la salubrité publique, l'entretien et de la mise en valeur des plages, le confort (équipements, douches, parkings), l'ordre, le respect, voire même de la sécurité, restent encore à résoudre. Pour une réelle exploitation du littoral, les pouvoirs publics doivent absolument revoir leur copie, car l'anarchie qui prévaut aujourd'hui ne sert, en définitive, personne. Il est vrai que la police, la gendarmerie et la Protection civile y sont omniprésentes pour pallier aux grandes menaces, mais il ne leur appartient pas d'offrir le confort, régler les petits différents, veiller sur le repos des estivants et d'aménager les accès et les aires de stationnement. Tôt ou tard, on sera amené à faire appel aux professionnels pour redonner aux plages leur vocation de lieux de détente et de loisir par excellence. Ceci dit, les 33 plages autorisées à la baignade à travers la wilaya de Béjaïa sont effectivement gratuitement accessibles. En ce début effectif de la saison estivale, retardée en raison du mois de ramadhan et d'un allongement relatif de l'exercice scolaire, la fréquentation reste très timide. Les «parkingueurs», qui régnaient autrefois sur les lieux, n'y sont plus. Les rares débrouillards, qui proposent les parasols et les chaises, sont tolérés mais exercent sans aucune couverture légale. Bâclée, la préparation précipitée de la saison estivale montre toutefois de nombreuses carences. La quasi-totalité des plages sont sales. Elles sont jonchées de déchets et de divers détritus rejetés par la houle au cours de l'hiver dernier. Des bouteilles de plastique, des sachets de nylon, des canettes, du bois mort, des boîtes de conserve, de la ferraille et des tessons de verre, formant un épais tapis sur le sable gris, amochent partout le paysage. Les personnels communaux de la voirie étant dépassés, le manque de campagnes de volontariat, qui couvraient d'habitude ce déficit, dénude l'inconséquence de la politique communale en la matière. Non, nos belles plages méritent bien un meilleur sort ! Les élus et l'administration portent la responsabilité de cette triste situation qui disconvient outrageusement à la vocation touristique de Béjaïa. K. A.