Corrigé KS Communion d'un peuple et voyoucratie Comme un mauvais remake des feuilletons égyptiens des années 50 à la sauce Ismaïl Yacine au temps des effenndi, captain doctor, bach mouhandiss et autres clichés usités, le gouvernement égyptien a mis en branle un mauvais scénario, -rappel de son ambassadeur en Algérie, attaque contre l'ambassade d'Algérie au Caire, informations erronées- celui de sa propagande diplomatique relayée par sa presse hystérique aux ordres afin de discréditer l'image de l'Algérie et de son onze national qui a arraché une qualification historique à la Coupe du monde 2010 en terre soudanaise amie. En agissant de la sorte, les autorités égyptiennes ont fait tout faux et ont permis, par leurs actes de violence prémédités, d'abord, au Caire avec l'attaque du bus transportant les joueurs et, ensuite, avec le lynchage et la chasse à l'homme de tout Algérien, de donner un second souffle aux supporters algériens après la défaite des Fennecs au Caire et donc de se retrouver dans la position de l'arroseur arrosé. Et ce, au vu et au su de l'opinion publique internationale et des médias étrangers, toutes tendances confondues. Face à un gouvernement égyptien aux difficultés internes flagrantes, obligé de trouver un leurre pour détourner les causes réelles de la débâcle sportive, l'Algérie a répondu dans une même communion par la voix de son peuple qui a, des semaines durant, défilé et porté haut l'emblème national du Caire à Khartoum en passant par Marseille, New York, Londres, jusqu'au fin fond du Canada. Cette dérive du régime égyptien, avec à sa tête le chef de l'Etat qui n'a pas hésité à motiver son équipe de football en l'exhortant à se qualifier pour l'Afrique du Sud par «tous les moyens», a vu son fils Gamal, entouré de ses chanteuses et danseuses du ventre au botox de mauvais aloi, utiliser l'appareil de l'Etat, du parti, avec le soutien des familles oligarchiques affairistes, pour transformer un événement sportif en acte de guerre. Mais loin de toucher au moral des Algériens, cette méthode indigne d'un supposé dauphin qui a pris en main les affaires de l'Egypte a eu, au contraire, pour effet de communier tout un peuple autour d'un onze d'Algérie, d'un drapeau devenu un lien national, répondant ainsi de manière pacifique à la voyoucratie étatique d'une oum dounia devenue pour la circonstance une vilaine sorcière momifiée. Touche pas à mon peuple, touche pas à mon drapeau, telle a été la réaction forte et spontanée du président Bouteflika qui, porté par le souffle de tout un peuple, a décidé de mettre en place un véritable pont aérien vers Khartoum, devenue algérienne grâce à l'hospitalité d'une population soudanaise, laquelle, par devoir de mémoire, ne peut oublier les efforts humanitaires et diplomatiques déployés par l'Algérie pour se porter constamment au secours d'une population touchée dramatiquement au Darfour. Cette image de millions d'Algériens qui n'ont eu de cesse de scander one, two, three, viva l'Algérie a déferlé dans toutes les capitales du monde mettant ainsi en exergue un nationalisme et un patriotisme qui ont giclé de tous les quartiers populaires pour se transformer en extraordinaire fierté nationale à même de briser à jamais ce sentiment d'isolement et de retrait du monde causé par la tragédie nationale pour démontrer que le retour de l'Algérie dans le club des nations importantes est devenu une réalité. Quelle apothéose pour notre pays dont la liesse de sa jeunesse ces derniers jours a fait remémorer les journées de l'indépendance, arrachée de haute lutte par ses aînés qui verront leur onze national, digne héritier de la glorieuse équipe du FLN, porter haut le flambeau vert, blanc, rouge en terre sud-africaine, soit chez leurs frères de combat qui se sont libérés de l'apartheid comme eux du génocide colonial par la force du peuple. B.-C. H.