En tirant des missiles en Syrie, l'Iran a voulu «punir les terroristes» du groupe Daech, mais aussi envoyer un message à d'autres acteurs du conflit. Pour la première fois en 30 ans l'Iran a lancé six missiles en territoire étranger L'Iran a lancé six missiles visant le groupe Daech en territoire syrien. C'est la première fois en 30 ans que l'Iran a lancé des missiles en territoire étranger. Objectif visé : des bases terroristes de Daech à Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie. Une action menée en représailles aux attentats perpétrés le 7 juin contre le Parlement et le mausolée de l'imam Khomeiny à Téhéran, qui avaient fait 17 morts. Il s'agissait des premières attaques revendiquées par Daech en Iran. «Les frappes de missiles ne sont qu'une petite partie de la capacité punitive de l'Iran contre les terroristes et contre ses ennemis», a déclaré le général Ramezan Sharif, porte-parole des Gardiens de la révolution. «Les soutiens internationaux et régionaux des terroristes doivent comprendre cette mise en garde», a-t-il ajouté. Selon le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement iranien, l'Iran est «entré dans une nouvelle phase de la lutte contre le terrorisme». Jusqu'à dimanche, a-t-il rappelé, «on envoyait seulement des conseillers militaires sur place avec l'accord des gouvernements irakien et syrien». Mais les tirs de missiles, en coordination avec Damas, montrent «que nous sommes capables de frapper directement les terroristes à plusieurs centaines de kilomètres de distance», a-t-il ajouté. L'Iran envoie depuis des années des conseillers militaires pour lutter contre les extrémistes aux côtés des forces gouvernementales syriennes et irakiennes. Plus de 2 100 de ces conseillers et volontaires ont été tués dans ces deux pays, selon Téhéran. Les tirs de missiles en Syrie, sont aussi un «message à l'Arabie saoudite», estiment d'autres observateurs. L'Arabie saoudite est également avertie quelques jours après des tirs sur des chalutiers iraniens dans le Golfe, accusés par Riyad d'être entrés dans ses eaux territoriales. Un pêcheur iranien a été tué. D'un autre coté, l'armée américaine a abattu un avion syrien à proximité de Raqqa. L'avion syrien visait des positions de Daech. En réaction la Russie a émis un avertissement selon lequel tous les avions de la coalition volant à l'ouest de l'Euphrate seront désormais «considérés comme des cibles» par la défense anti-aérienne et l'aviation russes. Moscou accuse Washington de n'avoir pas «prévenu» l'armée russe qu'elle allait abattre l'avion de son allié syrien. Après cet incident l'Australie s'est retirée de la coalition. Moscou ayant décidé de suspendre le canal de prévention d'incidents aériens avec les Américains. La course de vitesse engagée entre les deux blocs et l'évolution rapide du champ de bataille syrien augure d'une transformation sérieuse sur le terrain. R. I. . B.