Alors que le Qatar, soutenu par la Turquie, a jugé les demandes de l'Arabie saoudite et ses complices déraisonnables et relevant de la pure souveraineté interne, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a confirmé que ces exigences n'étaient «pas négociables». Une inflexibilité qui pourrait mener au clash La crise des pays du Golfe tend à se durcir au fil des semaines les deux camps en présence s'échangeant des accusations mutuelles qui ne font que compliquer toute tentative de médiation. Le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a appelé les pays impliqués dans la crise à rester «ouverts à la négociation», après que Riyad eut affirmé que ses demandes à Doha étaient «non négociables». L'Arabie saoudite reste inflexible envers le Qatar qui tente de se sortir de l'étouffement par l'effort diplomatique. Washington, dont les relations avec les riches pays du Golfe restent particulières, continue de tirer sur plusieurs fils en même temps. Le secrétaire d'Etat américain a reçu plusieurs représentants du Golfe dans la perspective de la résolution de la crise. Le 5 juin dernier l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont décidé d'isoler le Qatar économiquement et diplomatiquement, accusant le riche émirat de soutenir le terrorisme. Les détracteurs du Qatar se sont dit disposés à lever leur blocus si Doha répond à 13 demandes, parmi lesquelles figurent la fermeture de la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazeera, la fermeture de sa base turque et la rupture de ses relations avec l'Iran. Le Qatar, soutenu par la Turquie, juge ces demandes déraisonnables et relevant de la pure souveraineté interne. Présent à Washington mardi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a confirmé que ces exigences n'étaient «pas négociables». «C'est maintenant au Qatar de cesser de soutenir l'extrémisme et le terrorisme», a déclaré le ministre. Une inflexibilité qui pourrait mener au clash. Peu après les déclarations de Jubeir, Rex Tillerson a reçu le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammad Ben Abdel Rahman Al Thani. Il a ensuite rencontré le ministre d'Etat koweïtien pour les affaires gouvernementales, cheikh Mohammad Abdullah Al-Sabah, qui s'était rendu en Arabie saoudite pour la médiation. Avant cette rencontre, Tillerson a affirmé qu'il «espérait que toutes les parties continueraient à se parler de bonne foi». Les ministres américain et koweïtien ont, après leur entretien, «réaffirmé la nécessité pour toutes les parties de faire preuve de retenue afin de permettre des discussions diplomatiques productives. Rex Tillerson a exhorté pour sa part «les parties à rester ouvertes à la négociation, qui est le meilleur moyen de résoudre le différend». Le chef de la diplomatie américaine devait aussi prendre attache avec le Secrétaire général de l'ONU, qui a proposé son aide pour résoudre la crise. Les Etats-Unis ont mis en garde sur le fait que le Qatar aurait du mal à satisfaire certaines demandes et réclamé à Riyad de réduire sa liste. Les Etats-Unis ont des liens particuliers avec les pays en crise : le Qatar abrite la plus grande base aérienne américaine de la région. Le Bahreïn abrite une base navale de la Cinquième flotte américaine. Et les armées américaines et saoudiennes travaillent étroitement ensemble. Le système sécuritaire de ces pays reste fortement lié à la puissance américaine. R. I.