Depuis quelques jours, les communiqués fusent entre Riyad et Doha, sur la question de l'internationalisation du pèlerinage. La polémique est née d'interprétations dans la presse pro-saoudienne des déclarations du ministère des Affaires islamiques du Qatar demandant des garanties sur la sécurité des quelque 20 000 hadjis qataris qui attendent de faire le voyage À l'issue d'une réunion des chefs de la diplomatie saoudien, égyptien, émirati et bahreïni à Manama, les Etats arabes anti-Doha se sont dits prêts à dialoguer avec le Qatar, seulement si cet émirat accepte certaines conditions. Les quatre pays se disent «prêts à dialoguer avec le Qatar à condition qu'il annonce son renoncement à soutenir le terrorisme et l'extrémisme». Le 5 juin ces pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar et imposé de sévères sanctions économiques à l'émirat. Ils ont exigé le 22 juin la satisfaction de 13 demandes, dont la fermeture de la chaîne de télévision Al-Jazeera et d'une base militaire turque, ainsi qu'une révision des liens avec l'Iran. Doha a rejeté en bloc ces conditions, estimant qu'elles violaient sa souveraineté. Les quatre pays ont affirmé que les sanctions prises contre le Qatar étaient des «actes de souveraineté qui sont conformes aux lois internationales». Ils ont affirmé que le Qatar mettait un frein à la participation de ses citoyens au hadj annuel à La Mecque, qui commence fin août. Le Qatar a protesté contre les conditions mises par l'Arabie saoudite au pèlerinage des Qataris, notamment celle de ne pas arriver dans le pays directement de Doha à bord de Qatar Airways. À la veille de la réunion de Manama, le roi de Bahreïn, Hamad ben Issa Al-Khalifa, a appelé à «la solidarité de tous les pays arabes pour lutter contre le terrorisme et assécher ses sources de financement». «Nos quatre pays ont consenti plusieurs martyrs dans le combat contre le terrorisme et pour la défense de nos patries», a-t-il ajouté. La dernière réunion des chefs de la diplomatie du quartet s'était tenue début juillet au Caire. Ni la médiation koweïtienne, ni les efforts de bons offices menés par plusieurs pays n'ont réussi à désamorcer la crise, la plus grave que connaît le Conseil de coopération du Golfe (CCG) depuis sa création en 1981. Il faut dire depuis quelques jours, les communiqués fusent entre Riyad et Doha, sur la question de l'internationalisation du pèlerinage. La polémique est née d'interprétations dans la presse pro-saoudienne après des déclarations du ministère des Affaires islamiques du Qatar demandant des garanties sur la sécurité des quelque 20 000 hadjis qataris qui attendent de faire le voyage. Le ministère qatari a dit souhaiter «connaître les entités haut placées compétentes en Arabie saoudite, capables d'offrir ces garanties». Ce que les médias saoudien ont interprété comme une remise en cause de l'autorité de Riyad sur La Mecque. D'un autre côté le Qatar a déposé plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre l'Arabie saoudite et ses alliés qui ont imposé le blocus. «Les mesures arbitraires» prises par Riyad et ses alliés «violent clairement les dispositions et conventions du droit commercial international», estime le ministre qatari de l'Economie. R. I.