La cherté des ressources halieutiques ne cesse de faire parler d'elle. La sardine écoulée à 300 DA le kilo en est un exemple édifiant. Interrogé à ce propos hier en marge de la quatrième édition du Salon international de la pêche et de l'aquaculture, le directeur de la Chambre algérienne de pêche et d'aquaculture, M. Toufik Rahmani, a estimé que cette question est du ressort des lois du marché et que les prix répondent à une seule logique, à savoir celle de l'offre et de la demande. Pour lui, la demande a augmenté sensiblement ces dernières années. Preuve en est la consommation qui est passé de 3 kg par habitant et par an en 2000 à 5,5 kg actuellement, ce qui a fait que la demande a parfois dépassé l'offre, notamment lors des périodes hivernales. Il a expliqué, en fait, que la pêche dépend énormément des aléas climatiques, ce qui explique en partie la baisse de la production lors de ces périodes creuses. Mais parallèlement à cela, le responsable pense que le développement des moyens de transport (camions frigorifiques, entrepôts frigorifiques) a fait que la consommation de poisson ne cesse d'augmenter à l'intérieur du pays. Et, parallèlement, selon ses dires, le stock pêchable est évalué à environ 220 000 tonnes par an sur une biomasse de 600 000 tonnes ; or, la production a presque atteint ce seuil. Donc, il ne reste, selon les responsables de la Chambre algérienne de pêche et d'aquaculture, qu'à se tourner vers l'aquaculture et la pêche continentale pour satisfaire les besoins du marché dans les années à venir. Et c'est dans ce sens que de nombreux projets ont été mis en place ces deux dernières années. Des projets qui ont été réalisés même dans les Hauts Plateaux et le sud du pays afin d'augmenter les capacités de production du poisson d'élevage. Il citera, entre autres, le projet de Skikda destiné à produire les alevins et promouvoir la recherche scientifique. Il fait signaler également qu'outre les projets lancés dernièrement, d'autres projets de partenariat avec l'Iran, la Turquie et d'autres pays méditerranéens sont actuellement à l'étude. Par ailleurs, les expositions du salon concernent, entre autres, la construction navale, la gestion des ports de pêche, la transformation des produits de la mer, les banques et assurances, matériels et équipements marins et celui de pesage électronique. Tout un programme scientifique est prévu, dont des ateliers de travail qui seront animés par le Centre national de recherche et de développement de la pêche et l'aquaculture. S. B.