«Maladie neurodégénérative… principale cause de démence chez les personnes âgées, 24 millions de morts par an dans le monde.» D'emblée, toute inquiétude s'évacue d'elle-même dès qu'on réfléchit au risque de l'Algérie, en raison de la jeunesse de sa population, d'être exposée à cette spectrale maladie. Mais, «petit poisson deviendra grand», comme dirait l'adage, et nos compatriotes restent tout autant de potentielles victimes de la maladie d'Alzheimer, parce qu'un jour et plus particulièrement pour ceux à qui Dieu prêtera vie le plus longtemps possible… la vieillesse n'aura pas d'état d'âme. Mais, au-delà du fait scientifique ou par réalité du terrain interposée, la maladie ne touche que les personnes âgées, insidieusement, un doute s'installe dès lors qu'ici et là des voix s'élèvent pour écorner cette vérité rappelée et suggérée d'une manière feutrée qu'elle (la maladie) avance dans la précocité. Autrement dit, que les premiers signes d'Alzheimer, jusque-là «officiellement» confinés à la soixantaine, commencent à être visibles chez des personnes nettement moins âgées. Le Pr D. Zoughaïlech, directeur de l'observatoire régional de la santé à Constantine, estime que «la cinquantaine, voire la quarantaine, ne sont pas à exclure, compte tenu des constats faits ailleurs». Si tel est le cas, faudrait-il, dès lors, parler des moyens de prise en charge d'une maladie qui n'est non seulement pas maîtrisée en Algérie, mais pratiquement inconnue, en ce sens qu'elle n'existe qu'à l'état fœtal par rapport aux autres maladies dues à la sénescence, c'est-à-dire aux phénomènes dus à la vieillesse sous ses apparences morphologiques, physiologiques, pathologiques, psychiatriques… En tout état de cause, si le plus grand facteur de risque reste le vieillissement, il n'y a surtout pas lieu d'occulter d'autres éléments pouvant contribuer à la prédisposition de la maladie, en l'occurrence «les antécédents personnels de dépression et/ou traumatismes crâniens», sinon «un régime pauvre en acides gras polyinsaturés oméga-3 et riche en acides gras saturés». Les Algériens, s'ils ne sont pas tellement exposés, restent néanmoins peu préservés de ces deux facteurs prédisposants. A. L.