Au lendemain de sa nomination au poste de chef du gouvernement, en remplacement de Abdelaziz Belkhadem, et après sa réélection à la tête du RND, Ahmed Ouyahia a, lors de ses sorties médiatiques, dressé un tableau peu reluisant de la situation économique du pays. Le constat établi par le nouveau chef du gouvernement sur la gestion de son prédécesseur est des plus amers. En dépit de nombreux projets réalisés ou en cours de réalisation, la machine économique ne veut pas démarrer et l'investissement productif est aux abonnés absents. Pourtant, le pays possède les atouts nécessaires à son développement et à l'épanouissement de son peuple. L'Algérie se retrouve aujourd'hui, malgré les efforts consentis, dans une situation paradoxale : les caisses sont pleines et les ventres sont vides. Cette situation est sans doute le résultat d'une gestion irrationnelle des biens publics, d'une corruption galopante à tous les niveaux, mais aussi le résultat d'une gouvernance de nombreux dirigeants qui naviguent à vue ! A cet effet, les Algériens déplorent l'absence de cohésion et de solidarité gouvernementale «condition essentielle de l'efficacité de l'action». Cette cohésion est également absente à tous les échelons de la vie politique, sociale et économique du pays, à commencer par les services d'une même commune. Lors de sa première réunion tenue hier sous la direction d'Ahmed Ouyahia, le conseil de gouvernement a appelé au renforcement de la cohésion gouvernementale. Sans cela, chaque ministre tentera, comme d'habitude, de rejeter la responsabilité de l'échec de son action sur l'autre. Une manière de ne pas assumer ou de fuir ses responsabilités. Par ailleurs, pour secouer le cocotier et booster l'économie algérienne, le chef du gouvernement, nouvellement installé, a appelé à une mobilisation plus forte des différents rouages de l'Etat au niveau des administrations centrales et locales ainsi que des entreprises et institutions économiques. Il est vrai que la démobilisation qui frappe les différentes institutions de l'Etat, politiques et économiques, a entraîné un retard dans la réalisation de nombreux projets d'intérêt national. L'autre phénomène qui freine tout développement demeure la corruption. A cet effet, le chef du gouvernement a lancé un appel à une plus grande mobilisation dans la lutte contre ce mal qui gangrène l'Etat et la société. Un phénomène qui nécessite une guerre sans merci pour son éradication. Pour ce faire, les discours et les vœux pieux, auxquels nous sommes habitués, devront céder la place à l'action concrète. Aujourd'hui et avant qu'il ne soit trop tard, les Algériens, en premier lieu leurs dirigeants, doivent se mettre au boulot. C. B.