Photo : S. Zoheir Par Mekioussa Chekir «J'étais au courant au préalable de mon départ du gouvernement, mon départ était prévisible et attendu», a déclaré hier le désormais ex-chef de gouvernement et secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), en marge d'une rencontre scientifique organisée par le parti au palais de la Culture à l'occasion de la célébration du 5 Juillet. Abdelaziz Belkhadem, rentré deux jours plus tôt des Lieux saints, où il avait effectué une omra, s'est prêté au jeu des questions-réponses des journalistes non sans un évident effort de paraître le moins affecté du retournement de situation dont il a récemment fait les frais. Un retournement, a-t-il tenu à expliquer, qui n'a rien à voir avec ses déclarations sur le projet français d'une union pour la Méditerranée (UPM) ou à un quelconque poste de vice-président de la République, dès lors que son parti n'a pas introduit cette disposition dans son projet d'amendement de la Constitution. Un projet, faut-il le rappeler, qu'il a pris à bras-le-corps depuis plus de deux ans. «Les changements sont de la nature de l'activité politique et à chaque période ses hommes […] Nous devons nous entraider dans l'intérêt du pays. Quand j'ai été nommé à cette responsabilité, je n'ai pas été emporté par la joie et quand on me l'a retirée, je n'en ai pas été affligé» dira-t-il comme pour signifier sa totale indifférence quant aux événements survenus. Quant à savoir si le chef de l'Etat l'a informé des motifs de son remplacement par Ahmed Ouyahia, le concerné a répondu en précisant que le premier magistrat du pays «n'est pas tenu de justifier ses décisions qu'il prend conformément aux prérogatives dont il dispose». Interrogé sur les conséquences de l'affaiblissement de son parti et de sa propre personne après son départ de la direction de l'Exécutif, Belkhadem dira que cette situation n'a pas de conséquences sur le poids et le fonctionnement de son parti, et que, s'agissant de lui, il n'est pas plus qu'un «militant». Cela étant, a-t-il aussi tenu à rectifier, son départ du gouvernement ne signifie pas un désaveu de l'équipe de l'Exécutif, étant donné que ce sont les mêmes ministres qui étaient avec lui et qui ont été reconduits après son départ. S'agissant de la tenue du congrès extraordinaire et du conseil national du FLN prévus, initialement, juste après l'aval par le Parlement de la révision constitutionnelle, le premier responsable du parti déclare que le programme est maintenu tel quel et que les préparatifs vont bon train dans ce sens. Le FLN, apprend-on par ailleurs, devrait hériter prochainement de la direction de l'Alliance présidentielle, détenue depuis plus de 6 mois par le Rassemblement national démocratique (RND). Une rencontre au sommet des chefs des trois partis devrait se tenir dans un proche délai, fera savoir Belkhadem.