Les banques privées sont appelées à financer les créneaux porteurs et utiles de l'économie algérienne. C'est du moins ce qui ressort des réponses du ministre des Finances M. Karim Djoudi dans l'entretien accordé à l'APS. Le représentant du gouvernement a affirmé que les banques (privées) «ont tout loisir de se réorienter vers les créneaux porteurs et utiles à l'économie». En réponse à une question sur le risque de voir les mesures de la LFC pour 2009 emporter les banques privés étrangères, Karim Djoudi a expliqué en fait qu'elles «ont une activité de financement qui n'est pas seulement cantonnée aux crédits aux particuliers mais englobe également les financements des entreprises et uniquement les entreprises privées». Il a rappelé au même titre que «le marché bancaire algérien est le plus porteur de la région». «C'est un marché, a-t-il dit, où la rentabilité est forte de plus de 27% de retour sur capital, c'est un marché qui est fortement liquide, où il y a une forte demande de financement, une forte croissance et où les prix sont stabilisés.» Dans le même ordre d'idées, l'argentier du pays a souligné que «les banques privées doivent pouvoir trouver les réponses d'ajustement : ces banques ont des revenus conséquents sur le marché national, les choix des pouvoirs publics sont de créer la richesse nationale, de créer de l'emploi et de développer l'économie nationale». Rappelons que la LFC 2009 a institué, outre la suppression des crédits à la consommation, une mesure qui permet à une banque ou à un établissement financier de consentir, dans la limite de 25% de ses fonds propres de base, des crédits à une entreprise dont elle ou il détient une participation au capital. Pour ce qui concerne l'établissement financier Cetelem, selon les clarifications du groupe de travail composé de représentants du ministère des Finances, de la Banque d'Algérie et du ministère du Commerce, le mot «banque» doit être entendu au sens large du terme et doit être interprété comme «banque et établissements financiers». De ce fait, les établissements financiers sont aussi concernés par l'application de l'article 75 de la loi de finances complémentaire. Notons que la banque Citibank Algeria (succursale de la banque américaine Citigroup) a indiqué hier dans un communiqué que la mesure d'interdiction des crédits à la consommation n'affectait nullement ses activités puisqu'elle est spécialisée exclusivement dans les financements des entreprises. «Depuis sa création en 1997, Citibank Algeria n'a jamais octroyé de crédits à la consommation et, par conséquent, la mesure d'interdiction de ces crédits n'affecte nullement son activité», souligne-t-elle dans un démenti aux informations rapportées par la presse selon lesquelles cette banque est parmi celles qui auraient centré le gros de leurs activités dans le créneau du crédit à la consommation. «La Citibank a participé activement au financement des grands projets d'investissement dans plusieurs secteurs vitaux de l'économie, et s'est spécialisée exclusivement dans les financements simples et structurés des entreprises publiques et privées», a conclu le document. S. B.