De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali C'est une véritable marée humaine qui s'est déversée sur les rues oranaises dès le coup de sifflet final du match ayant opposé l'Algérie à la Zambie. Tout le stress et les doutes qui avaient taraudé les esprits durant presque l'ensemble du match se sont brusquement évaporés pour laisser place à une formidable liesse collective. Du nord au sud de la ville, l'est à l'ouest, partout dans ses rues, des dizaines et des dizaines d'Algériens et d'Algériennes se sont rassemblés pour fêter la victoire des Fennecs : feux d'artifices, pétards, cris et hurlements, coups de klaxon… Tout était autorisé en l'honneur des «guerriers de Saadane». Même l'usage inconsidéré et dangereux de bouteilles de «fleetox» dont des inconscients, heureusement assez peu jusque-là, se servent pour lancer des flammes dans le ciel, comme le font ces illusionnistes en usant de la poudre. Sauf que ceux-ci sont des adultes qui s'entourent de précautions dans le cadre de leur travail alors que nos jeunes exaltés encourent et font encourir à leur entourage de véritables dangers. Ceci étant dit, Oran a véritablement respiré la joie par tous ses pores à l'occasion de ce match que des milliers d'Oranais ont préféré suivre dans les cafés, sans les établissements les mieux fréquentés pendant le mois de Ramadhan. A cause de la chaleur étouffante, certains gérants disposant de terrasses ont même installé leur téléviseur dehors pour permettre à leurs clients de profiter également du grand air. Tout le long du match, ces clients-téléspectateurs étaient sur des charbons ardents, fumant cigarette sur cigarette, certains pestant contre un arbitre un peu trop conciliant ou des Zambiens un peu trop dangereux. Mais jamais l'espoir n'a semblé définitivement quitter les cœurs de ces supporters dont certains portaient même des drapeaux ou des chapeaux aux couleurs algériennes. Jusqu'à ce que Saïfi délivre les poitrines oppressées qui exhalèrent un énorme cri de joie… Jusqu'à l'heure du s'hor, à pieds, à motos ou en voitures, les Oranais ont porté aux nues les noms des Ziani, Saïfi, Matmour et chanté les louanges de ces footballeurs grâce auxquels l'Algérie va peut-être retrouver le prestigieux Mondial. «Sûrement, prévoient les plus optimistes. Il ne nous reste que le Rwanda à battre et à nous l'Afrique du Sud !!!» Jamais rêve n'a paru aussi près de se réaliser.