C'est au hall du palais de la Culture que le metteur en scène Ziani Cherif Ayad a dévoilé sa dernière production intitulée Au café du bonheur. L'œuvre se distingue par son concept qui s'apparente au café-théâtre, pour le plus grand bonheur des spectateurs surpris par l'originalité du décor. En effet, c'est la cafétéria du palais de la culture Moufdi Zakaria qui a servi de scène. Des tables et des chaises placées en cercle forment une belle «halqa». Le centre est réservé aux deux comédiens. Quant au musicien accompagnateur, il s'est placé en retrait. Le spectacle commence à 22h devant une forte assistance. Des familles et des jeunes, mais aussi des gens du métier, sont venus découvrir cette production hilarante. Drôle, pétillante et très divertissante, la pièce est en fait une mise en scène de deux sketchs d'Abdelkader Secteur, comédien algérien qui a débarqué de Relizane avec un humour décapant et un talent qui en ont surpris plus d'un. Révélé sur le site YouTube, Abdelkader Secteur a fait parler de lui en l'espace de quelques mois. Spectacles et tournées ne tardent pas à suivre et à se suivre. Sa renommée lui vaudra même une tournée avec «Djamel comédie club» en compagnie de Djamel Debbouz. Notons que M. Ziani ne s'est pas seulement contenté de mettre en scène l'Enterrement du gaouri et El Hendia, mais il a introduit quelques répliques qui ont «dénaturé» l'original sans pour autant apporter le mieux attendu. On remarquera aussi que Taïb Bouamar, qui s'est occupé de l'adaptation, a fusionné les deux sketches qui ont été mis en scène en trois tableaux, El Hendia, l'Enterrement de l'Algérien et l'Enterrement du gaouri. La bonne touche du metteur en scène a été les chants chaabis qui accompagnent les comédiens dans leur interprétation. Les spectateurs ont fort apprécié le show. Les comédiens ont d'ailleurs réussi à établir une complicité avec leur public. Les comédiens Mohamed Boualag et Tarek Bourara ont parfaitement collé à leurs textes, mais malgré leurs efforts, l'image d'Abdelkader Secteur s'imposait. On avait les mêmes gestes, la même intonation sur scène. Le spectacle a été une copie conforme des one-man-show d'Abdelkader Secteur. Toutefois, on soulignera que le spectacle de Ziani Cherif Ayad sort des sentiers battus. Et il était temps pour nos metteurs en scène de revenir au spectacle populaire du genre «café-théâtre». Cela contribuera certainement à réconcilier le public algérien avec le 4ème art, un art noyé sous les clichés et les tentatives de modernisation ratées alors qu'il suffit d'un rien pour le populariser et le socialiser. W. S.