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Le Cour Grand-Maison dénonce «l'avènement d'une xénophobie d'Etat en France»
Alors que Paris annonce la création d'une Fondation sur la guerre d'Algérie
Publié dans La Tribune le 27 - 09 - 2009

La France rend hommage à ses soldats qui ont participé à la guerre d'Algérie. C'est pourquoi elle leur dédie, en vertu de la loi du 23 février 2005, une fondation. Une fondation dont l'annonce a été faite par le secrétaire d'Etat à la Défense à l'occasion de la journée nationale française d'hommage aux harkis. «La fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie est en train d'être créée, c'est un point positif», a déclaré M. Hubert Falco. Une fondation qui sera dotée d'un budget initial de 7 millions d'euros. Jusque-là il ne s'agit que d'une affaire strictement franco-française. Que la France rende hommage à ses soldats, qu'ils aient été engagés au Vietnam ou en Algérie, ça ne regarde qu'elle, mais que l'on dise que cette fondation aura pour mission de «construire une mémoire historique commune» en s'appuyant sur des «travaux historiques sérieux», ça devient une autre affaire. De quelle histoire commune veut-on parler ? Celle que la France ne veut toujours pas admettre ou celle du «rôle positif de la colonisation française» ? Vraisemblablement, c'est vers la seconde option que penchera cette fondation créée en vertu de «la reconnaissance de la nation et [de] la contribution nationale en faveur des Français rapatriés». Une fondation qui, outre la réhabilitation des harkis, s'attelle d'ores et déjà à «écrire l'Histoire» à sa manière. Quand bien même, prétend-on, elle s'appuierait sur des œuvres sérieuses, quelle histoire peut écrire cette France qui refuse toujours de reconnaître ses crimes en Algérie ? Quelle histoire peut reproduire un Etat qui considère que la repentance est une forme de «haine de soi» et de «dénigrement de son pays» ? Les œuvres sérieuses que peut adopter cet Etat ne peuvent que servir «sa propre vision de l'histoire». Et qui mieux que l'historien et universitaire très sérieux, Olivier Le Cour Grand-Maison, pour dénoncer la subjectivité, la partialité et le chauvinisme qui s'emparent de cette cinquième République révisionniste ? Dans un entretien publié dans la dernière livraison de la revue Politis, il a clairement dénoncé «l'avènement d'une xénophobie d'Etat en France». Une xénophobie, affirme-t-il, qui fait de l'étranger la cause «de menaces multiples qu'il faut conjurer au plus vite». Le Cour Grand-Maison, qui a dirigé un ouvrage collectif Douce France. Rafles, rétentions et expulsions, publié récemment, a expliqué que le projet de cet ouvrage «est lié à l'instauration de ce qu'il faut appeler un véritable plan quinquennal d'expulsions qui prévoit, année après année, des objectifs chiffrés toujours plus importants fixés au titulaire de cette charge, ‘'le ministère des expulsions''». «Face à ce qui se présente comme l'une des pires politiques mises en œuvre à l'encontre des étrangers depuis bien longtemps, nous avons décidé, avec des sociologues, des juristes, des psychanalystes et des militants de concevoir ce livre pour penser, témoigner et résister dans ce contexte nouveau où les ‘'clandestins'' sont désormais traités comme des ennemis intérieurs», a-t-il indiqué. Cet universitaire a considéré que «la xénophobie est le fondement de la politique de mise en œuvre par le ‘‘ministère des expulsions'' et elle mobilise préfets, policiers et gendarmes, tous sollicités pour atteindre les quotas d'expulsion à 27 000 en 2009 déterminés par le gouvernement». «Cette xénophobie d'Etat a des origines plus anciennes», explique-t-il. Selon lui, «certains écrits publiés après la Seconde Guerre mondiale dans le cadre très officiel de l'Institut des études démographiques (INED) mettaient déjà en garde les pouvoirs publics de l'époque contre la présence massive en France d'immigrés d'origine, jugés, pour des raisons culturelles et cultuelles, très difficilement assimilables, comme on le soutenait alors». Le Cour Grand-Maison a qualifié la législation relative à l'entrée et au séjour des étrangers en France «des plus instables». «Depuis 2005, pas moins de 5 lois ont été votées et des centaines de décrets, arrêtés et circulaires élaborés.» «Ce stupéfiant prurit législatif, qui témoigne d'un emballement sans précédent destiné à faire croire qu'en ce domaine les gouvernants agissent conformément aux promesses électorales qu'ils ont faites, nous renseignent aussi sur la nature du droit appliqué à certaines catégories d'allochtones», a-t-il précisé. Pour lui, «ce droit se caractérise par une instabilité et une insécurité juridiques structurelles qui affectent gravement la vie quotidienne des étrangers visés en même temps qu'elles favorisent des pratiques administratives hétérogènes et de facto discriminatoires, comme l'ont montré de nombreuses enquêtes menées par des associations spécialisées».
G. H.

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