Photo : Sahel Par Smaïl Boughazi Les responsables d'Algerian Cement Company (ACC) ont indiqué hier que l'Algérie connaîtra un déficit d'un million de tonnes de ciment l'année prochaine. C'est ce qu'a affirmé hier le directeur des ventes nationales d'ACC, M. Omar Bakir, en marge du 6ème séminaire sur les technologies du béton. Il a expliqué que la production d'ACC a atteint l'année dernière 5,5 millions de tonnes et il prévoit pour l'année en cours 6,5 millions de tonnes, «ce qui va atténuer un petit peu la tension qui existe sur ce matériau». Selon lui, la demande nationale est en constante augmentation et la production actuelle n'arrive pas à la satisfaire. Preuve en, appuie-t-il, l'importation de 1 million de tonnes cette année. Au sujet de la régulation du marché, il reconnaît qu'il est difficile de le contrôler affirmant qu'ACC compte augmenter le nombre des distributeurs pour endiguer le phénomène de la spéculation : «Actuellement, ACC travaille avec 500 distributeurs et entrepreneurs et nous comptons augmenter ce nombre pour contrecarrer le monopole de certains intermédiaires.» Selon la même source, la production d'ACC est destinée prioritairement aux entreprises réalisatrices de projets étatiques. «Nous avons des relations avec les responsables des wilayas qui nous adressent leurs demandes quand ils ont des projets prioritaires et les entrepreneurs.» La part des entrepreneurs représente 40% de la production et celle des particuliers «auto-construction» est de 20 à 30%, estime M. Bakir. Pour lui, les cimenteries privées travaillent à plein régime et les maintenances se font d'une manière régulière en respectant les périodes de fortes demandes. En revanche, soutient-il, «les cimenteries publiques sont anciennes, ce qui fait que leur production est en fluctuation».Quant au directeur marketing d'ACC, M. Sadek Houcine, il a soulevé la question de la spéculation, soulignant que certains revendeurs intermédiaires stockent le produit avant de l'écouler sur le marché à des prix astronomiques. Ainsi, il s'agit d'un phénomène qui résulte de la forte demande qui ne cesse de croître notamment avec le lancement de plusieurs projets tels que les barrages, les autoroutes, le logement, etc. Pour ce qui concerne le produit ACC, il a affirmé que le sac de ciment se vend à 330 DA. Les responsables d'ACC ont par ailleurs révélé qu'une cimenterie d'une capacité de 1 million de tonnes est en cours de réalisation à Oum El Bouaghi. Elle permettra, selon leurs dires, de réduire un tant soit peu la tension sur le ciment. Il y a lieu de signaler que les cimenteries publiques produisent environ 11 millions de tonnes et le secteur privé (ACC) produit actuellement 5,5 millions de tonnes. Quant aux besoins nationaux, ils sont évalués à environ 18 millions de tonnes. Pour les différents responsables, y compris ceux d'ACC, ce déficit de deux millions de tonnes est la cause principale de la crise du ciment à l'origine de l'arrêt d'innombrables projets.