Photo : S. Zoheïr Par Samir Azzoug La grève dans le secteur de l'éducation se poursuit. Le CNAPEST et l'UNPEF ont décidé de maintenir le mouvement de contestation. De son côté, la SATEF appelle ses travailleurs «à rester mobilisés et vigilants et à continuer la lutte». Dans une conférence de presse animée au siège de l'UNPEF, les délégués dudit syndicat et ceux du CNAPEST se disent surpris par le communiqué émanant de la tutelle diffusée par la télévision et les radios nationales faisant état d'une «sortie de crise». «Nous voulons lever toute équivoque sur la réunion tenue avec le ministre», décrète d'emblée M. Sadek Dziri, président de l'UNPEF. «On ne s'est pas entendu avec le ministère. Aucun document n'a été signé», poursuit-il. Si les décisions concernant l'effet rétroactif du régime indemnitaire à compter du 1er janvier 2008 ainsi que la non défalcation des journées de grève sont considérés comme des acquis légitimes. «On ne veut pas des paroles, on demande des actes concrets», renchérit M. Nouar Larbi, coordinateur national du CNAPEST. «Ce n'est pas qu'on refuse de discuter. Mais on veut que les rencontres prennent le ton de négociations et pas de simple dialogue», poursuit-il. Les revendications des syndicats restent inchangées. Il s'agit toujours des dossiers des indemnités et des œuvres sociales. «On demande à ce que les primes IEPP et PRI soient calculées sur la base des nouveaux salaires et qu'elles soient attribuées avant la fin du semestre en cours», annonce M. Dziri. Pour la prime de rendement individuel (PRI), l'orateur explique qu'elle représente entre 25 et 40% du salaire. Quant à l'IEPP, prime de l'expérience pédagogique elle se calcule sur la base des points indiciaires et représente 20% du salaire de dixième rang. «Il faut que ces primes se calculent sur la base des nouveaux salaires. Sur cette revendication, le ministre nous a expliqué qu'il s'agit d'un problème qui touche l'ensemble de la fonction publique. Mais sur la base des cotisations des travailleurs du secteur, les possibilités existent», explique M. Dziri.L'autre nœud gordien des négociations concerne la gestion des œuvres sociales. «On demande l'annulation de l'arrêté ministériel 94-158 relatif aux œuvres sociale. Cet arrêté consacre de fait l'UGTA comme syndicat principal dans le secteur. Et c'est donc à lui de prendre en charge la gestion des œuvres. Nous demandons à qui de droit de prendre sur elle la décision d'annuler cet arrêté. S'il faut un autre arrêté ou carrément un décret, au moins qu'on puisse négocier avec les institutions habilités à prendre une telle décision», poursuit M. Nouar. Tout en décortiquant l'enveloppe consacrée aux œuvres sociales, qui serait de 174 milliards de centimes, le président de l'UNPEF exige une commission nationale composée d'enseignants et de travailleurs de l'éducation élus dans la transparence. «Les syndicats ne gèrent pas d'argent», préconise-t-il. Devant ces revendications et d'autres encore relatives à l'intégration des contractuels et l'ouverture du champ médiatique pour les «médias lourds», les deux syndicats décrètent la poursuite du mouvement de grève. «On ne fait pas la grève pour la grève. On demande que le secteur de l'éducation se stabilise pour le long terme Au moins pour les dix années à venir. Mais pour cela, des négociations sérieuses doivent être engagées et des décisions concrètes prises», déclare M. Dziri qui se dit fier de la mobilisation «sans précédent» du corps de l'éducation. De son côté, la Satef, à travers un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, annonce la poursuite de la grève, formulant les mêmes exigences.