Photo : Riad Par Karima Mokrani Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) maintient ses déclarations en ce qui concerne la réforme du système éducatif, engagé depuis cinq ans par le ministère de tutelle. Le CLA rejette en bloc les propos du ministre, M. Boubekeur Benbouzid, qui attribue le taux de réussite au baccalauréat 2008, jugé «très satisfaisant», à la réforme. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, l'organisation autonome affirme qu'elle porte un regard critique et sceptique sur les déclarations de M. Benbouzid. «Comment peut-il chanter les louanges de la réforme, alors que le parcours des élèves de la 1re à la 3ème année secondaire fut un parcours du combattant, n'ayant ni les connaissances requises pour le nouveau programme ni les moyens matériels ? Les enseignants étant eux aussi livrés à eux-mêmes, bénéficiant d'un semblant de formation au cours de séminaires formels dans lesquels les inspecteurs eux-mêmes étaient perdus dans les dédales de l'approche par compétence». Le CLA revient à cette occasion sur le problème des enseignants du technique qui se voient de plus en plus en surplus dans les lycées : «La filière technique est classée en dernière position. Ceci est un résultat attendu en raison de la politique de démantèlement des lycées techniques, entreprise depuis trois ans. Tout un patrimoine matériel et moral est mis en péril… Et ce ne sera pas la création au forceps des classes techniques mathématiques qui infirmera cette orientation.» L'organisation du défunt Redouane Osmane revendique, par ailleurs et pour la énième fois, le droit des enseignants d'avoir leur mot à dire dans toutes les discussions qui engagent l'avenir de l'école : «Aucune réforme ne peut réussir tant que l'avenir des principaux acteurs qui sont les enseignants reste, chaque année, hypothéqué et que la gestion la plus opaque règne en ce qui concerne l'élaboration de la carte scolaire.» Les enseignants du CLA promettent de revenir en force, à la prochaine rentrée scolaire, pour faire aboutir leurs revendications : «La mobilisation des enseignants sera au rendez-vous.» Concernant les enseignants contractuels, en grève de la faim depuis sept jours, le CLA estime qu'il est injuste de demander à ces derniers de passer un concours, alors qu'ils ont un actif de cinq années d'ancienneté au minimum. Le CLA demande à la tutelle de «prendre ses responsabilités, d'annuler la décision du concours pour ces milliers d'enseignants qui ont fait leurs preuves des années durant et ont assuré des cours dans des classes d'examen».