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La civilisation numide vue par Mahfoud Ferroukhi
Thème du dernier ouvrage de l'archéologue
Publié dans La Tribune le 09 - 01 - 2010

Dernier ouvrage de l'archéologue Mahfoud Ferroukhi, Nos ancêtres les rois numides ou les aguellids des Imazighen est un beau livre sur la civilisation numide et les hommes qui ont contribué à la construire. Publié aux éditions Dalimen, ce livre d'art qui met en valeur ces empreintes de l'histoire algérienne qu'on a presque effacées, se veut, selon son auteur, «didactique, avec une lecture aisée qui s'adresse au grand public». Il faut dire que le livre est le fruit d'un long travail de recherche et de documentation. L'auteur s'est donné le temps pour rassembler les matériaux nécessaires à la confection d'un ouvrage de référence. «L'accomplissement de cette belle œuvre sur notre histoire est venu à la suite d'un travail mené depuis plus de 25 ans par nos soins sur Cherchell et le roi Juba II, époux de Cléopâtre Séléné, princesse d'Egypte, dont l'ouvrage est en préparation», dira à ce propos M. Ferroukhi. Cette recherche l'a amené, dit-il, à s'intéresser à l'histoire des ancêtres de ces monarques, dynastie nord-africaine peu connue, voire totalement méconnue, du grand public.
Toutefois, au-delà de son aspect didactique destiné à faire connaître la vie et les travaux accomplis par ces rois, Nos ancêtres les rois numides ou les aguellids des Imazighen demeure un livre d'histoire qui interroge des «témoins» tangibles, des traces matérielles et croise lectures et analyses pour démontrer l'existence d'une civilisation émancipée depuis au moins le IVe siècle avant J.-C., celle des Numides ou Imazighen, les ancêtres de l'Algérie et de l'Afrique du Nord, a ajouté l'auteur.
A partir de sources historiques anciennes et de l'archéologie, l'auteur reconstitue le «puzzle documentaire» pour faire valoir le prestige des aguellids tels que Gaïa, Massinissa, Jugurtha, Micipsa, Hiempsal, Takfarinas, Yaghmoracen et bien d'autres qui ont fait de la Numidie un acteur influent dans la région. Et pour donner une telle importance à une région, il faut être un roi éclairé, un fin stratège et un chef de guerre puissant. Ce que furent nombre de ces aguellids qui étaient des «personnages courageux et très cultivés», affirmera l'auteur.
Mahfoud Ferroukhi est un archéologue formé dans les années 1970. Il a étudié l'art et l'archéologie à l'université Aristote de Thessaloniki, en Grèce, avant d'occuper le poste de conservateur à Cherchell, puis des postes de responsabilité dans l'administration algérienne. Dans les années 2000, il décroche un doctorat en archéologie et histoire de l'art à Montpellier (France) où il exerce, aujourd'hui, comme chargé de mission pour la coopération internationale à l'Institut national de recherche en archéologie préventive (INRAP).
R. C.


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