«Depuis le Front Polisario, nous retrouvons en Ennahdj Dimocrati la voix du peuple marocain frère qui lutte pour les valeurs de la liberté, la dignité, la démocratie et le respect des droits humains et des peuples. A partir de là, nous apprécions à sa juste valeur la position de principe adoptée courageusement par votre partie soutenant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination, à l'instar de tous les peuples colonisés du monde en application du droit international et de la décolonisation du continent africain.» C'est l'extrait d'un message de félicitations adressé par le président de la République sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, au parti marocain d'opposition, Annahdj Dimocrati, à l'occasion de la tenue de son 2ème congrès du 18 au 20 juillet à Casablanca. Tout en félicitant cette formation politique pour la tenue de ses assises, l'auteur de la lettre rappelle que Annahdj Dimocrati est le «fruit de longues années de lutte, de résistance, de combat et de grands sacrifices d'une élite du peuple marocain, tendant à instaurer la justice et la démocratie au Maroc et l'avènement d'un Maghreb arabe qui répond à la volonté d'unité, de progrès et de bien-être des peuples de la région». Et de rappeler l'endurance du peuple «frère», le peuple sahraoui, et ce, depuis des décennies en raison d'abord du colonialisme espagnol puis de l'invasion militaire marocaine en 1975. «Depuis lors, la situation a considérablement empirée. Le peuple sahraoui a dû faire face à un nouveau génocide concrétisé dans le bannissement et l'exil, menacé par l'extermination à travers le bombardement au napalm et au phosphore blanc interdits par la communauté internationale, ainsi que l'extermination en masse ou le largage de personnes vivantes depuis des hélicoptères», lit-on. A cela, écrit le président sahraoui, se sont ajoutées les affres du «mur de la honte», long de 2 500 km; la répression féroce qui s'abat sur les populations des territoires occupés du Sahara occidental, ainsi que les conditions de vie particulièrement pénibles dans lesquelles évoluent les Sahraouis réfugiés dans les camps de Tindouf, dans le Sud algérien. Cela, rappelle Mohamed Abdelaziz, au moment où la question du Sahara occidental est «clairement définie comme une question de décolonisation», telle qu'inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale, conformément à la résolution 2072 du 16 décembre 1965. De même que toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui réaffirment le principe fondamental du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Aussi, relève-t-il, toute solution à ce conflit ne saurait s'inscrire «en dehors du droit et de la démocratie». Tout en rappelant la disponibilité de la partie sahraouie en vue d'instaurer une paix durable, le président de la RASD, par ailleurs secrétaire général du Front Polisario, prend à témoin le destinataire de son message que seul le choix du peuple sahraoui sera respecté s'agissant de sa volonté d'indépendance ou d'autonomie. «Il est certain que notre frère, le peuple marocain, n'acceptera pas indéfiniment l'injustice et l'agression contre son frère et voisin, le peuple sahraoui, puisque les voix marocaines qui appellent au respect du droit n'accepteraient pas de ravir la volonté des peuples et que ces valeurs prendront le dessus sur la récrimination, pour cheminer ensemble vers un avenir radieux», conclut le président Mohamed Abdelaziz. M. C.