De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Et voilà, la défaite face au Malawi n'a finalement été qu'un petit accident de parcours vite oublié et jeudi dernier on a retrouvé les Verts au mieux de leur forme, une combativité, une coordination de jeu, une détermination à toute épreuve et surtout cette rage de vaincre qu'on connaît chez les Algériens. Ce deuxième souffle retrouvé et insufflé par le vieux Saadane qui a su en l'espace de 3 jours doper une équipe que certains avaient déjà mise au pilori a redonné espoir, a replacé l'Algérie dans la compétition et fait pencher la balance de son côté. Le match face au Mali suivi par les milliers d'habitants de Annaba assimilée à une ville morte pendant les quelque 94 minutes de jeu a donné lieu à des commentaires et des appréciations diverses que nous avons recueillis auprès de jeunes et moins jeunes rencontrés vers 19 h sur le cours de la Révolution. Une forêt de drapeaux, des voitures, des bus, des camions pleins à craquer de citoyens drapés dans les couleurs nationales sillonnaient les rues de la ville et des attroupements sur les artères principales avaient duré jusqu'à une heure avancée de la nuit malgré le froid et la pluie. «Je n'ai jamais douté des capacités de notre équipe, nous déclare un jeune chômeur, je les ai soutenus quand ils ont perdu face au Malawi, je savais qu'ils remonteront la pente parce qu'ils en sont capables, la preuve ils l'ont fait et je suis sûr que nous remporterons le prochain match face au pays organisateur et nous passerons au prochain tour.» Ces propos très optimistes et révélateurs d'un état d'esprit entièrement acquis aux Verts a été conforté par une autre déclaration tout aussi encenseuse pour l'équipe nationale : «Cette équipe est notre espoir à tous, nous lance un homme d'âge moyen, employé de bureau de son état. J'ai vibré tout au long du match, angoisse, nervosité, poing frappé dans la paume de la main et puis la délivrance. Halliche nous a libérés, nous a permis de recouvrer l'espoir, j'en suis encore tout retourné. Notre match face au Malawi est maintenant du passé et puis, une équipe ça gagne, ça perd mais se reprend ; se ressaisit et va de l'avant, on est tombés, c'est vrai mais on s'est très vite relevé et on gagnera le prochain match, on est parti pour la qualification, il y a tout un peuple derrière ça.» Tous ceux qui ont dénigré cette équipe, qui l'ont sévèrement critiquée, qui ont fait des commentaires très durs, l'ont fait parce qu'ils aiment cette équipe et ils veulent la voir jouer les premiers rôles et quelque part ces critiques ont porté leurs fruits : «C'est vrai, nous dit un retraité, il faut bien critiquer et être sévère. Autrement les choses n'auraient pas évolué dans ce sens, c'est notre équipe et nous voulons qu'elle joue comme elle nous a habitués à la voir et c'est un retour triomphal qu'elle a fait ; j'en suis heureux parce que j'ai été parmi les gens qui l'ont ‘‘malmenée'' après sa défaite face au Malawi. Que voulez-vous, on est comme ça, on veut toujours gagner ; la défaite est amère et difficile à digérer.» Toujours est-il que le tout-Annaba a vibré jeudi soir au fameux but de Halliche qui a redonné l'espoir à tous et a signé le retour et la résurrection d'une équipe qui a su passer avec succès l'examen difficile face à un Mali qui ne s'attendait pas à une pareille combativité et à telle détermination.