Photo : S. Zoheïr Par Rachida Merkouche Les choses n'ont pas beaucoup évolué en ce qui concerne le transport urbain. Se déplacer dans les grandes villes constitue toujours un vrai casse-tête pour les citoyens qui perdent en temps et en argent. Ils sont de plus en plus nombreux à acquérir un véhicule, étant convaincus de pouvoir régler leurs ennuis liés à la locomotion. Peine perdue puisque, hormis le fait qu'ils deviennent autonomes en matière de déplacement, ils sont confrontés quotidiennement aux problèmes des embouteillages et de stationnement. Mais là n'est pas notre propos. Il est question ici des dizaines de milliers de personnes qui se retrouvent chaque jour à la merci des transporteurs. Un problème éternel qui semble loin de trouver une issue, tant le retard accumulé dans ce domaine est important. Qui dit transport urbain dit forcément anarchie et confusion. Il est vrai que des efforts sont constatés sur le terrain avec le renforcement du parc roulant des entreprises publiques, telle l'ETUSA qui a acquis ces dernières années de nouveaux bus. L'allègement est palpable au vu de la fréquence des navettes sur chacune des lignes desservies. Il est vrai qu'il n'existe plus la même tension dans les points de ramassage, autrefois bondés jusqu'à empiéter sur la chaussée. Mais cela reste insuffisant, tant que le transport suburbain ne s'appuie que sur des navettes qui sillonnent les villes au milieu d'encombrements rendant pénibles les déplacements. Que ce soit pour se rendre à son travail ou pour s'acquitter d'une tâche comme il y en a dans toutes les familles, la seule idée de devoir y aller en bus est démoralisante. Le fait que le terrain ait été investi par des transporteurs privés ne change pas beaucoup l'état des choses, tant l'anarchie s'est emparée de ce créneau. Rien ne paraît en mesure d'améliorer la situation, à partir du moment où les pouvoirs publics font preuve de mollesse. Ce qui était conçu pour accroître les moyens de locomotion et faciliter les déplacements est devenu un véritable tracas, auquel il est malaisé d'apporter une solution. Tout le monde s'accorde à dire que le transport privé souffre de désorganisation, mais les autorités concernées ferment les yeux et laissent faire les intéressés (propriétaires de lignes et chauffeurs) qui rejettent toute hiérarchie et font échouer toute velléité de réaménagement. Autant dire qu'en l'état actuel des choses, ce créneau est difficile à gérer. Et quand on a longtemps fait l'impasse sur les autres moyens de se mouvoir en ville, comme le métro et le tramway, la difficulté est plus accentuée pour les usagers. Les Algériens attendent depuis trois décennies «leur» métro, et à ce jour, il demeure encore à l'état de projet et la première rame ne trouve pas son chemin vers la sortie du tunnel. L'échéance de sa mise en circulation est constamment reculée, et on ignore si le délai fixé pour cette année sera respecté. Les nouvelles générations, qui n'ont pas vu le lancement du projet, commencent, elles aussi, à s'impatienter. Pour sa part, le tramway devrait voir le jour simultanément dans les deux années qui suivront dans certaines villes du pays qui en seront dotées. Si les chantiers ne s'éternisent pas.