Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Les médecins de la santé publique décident de poursuivre leur grève. Leurs réunions de conciliation avec les représentants de la tutelle n'ont rien donné de concret, rapportent-ils. «Ça n'a absolument rien donné. Aucune proposition concrète à nos doléances», lance le Dr Lyes Merabet, porte-parole du SNPSP (Syndicat national des praticiens de la santé publique) lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, conjointement avec le porte-parole du SNPSSP (Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique), le Dr Mohamed Yousfi. Les deux syndicalistes affirment leur indignation devant les déclarations des représentants du ministre de la Santé Saïd Brakat : «Ils nous disent de cesser notre mouvement de grève ensuite ils prendront en considération nos revendications. C'est illogique !». Et le Dr Yousfi de lancer sur un ton coléreux : «Pourquoi nous inviter à une réunion de dialogue alors qu'il n'y a pas de dialogue ?». En somme, les réunions tenues séparément avec les deux syndicats, mercredi et jeudi derniers, ont été des échecs. Juste une formalité. Ce qui suscite davantage d'indignation chez les concernés et les conforte dans leur décision d'aller au bout de leurs revendications : «Nous allons poursuivre cette grève jusqu'à la satisfaction totale de nos revendications. Nous ne nous soumettrons pas à la répression, quel que soit le prix à payer… nous n'avons pas peur d'eux», insiste le Dr Yousfi, qui évoque, à l'occasion, les déclarations du ministre de la Santé à propos des logements : «Il veut induire en erreur l'opinion publique en affirmant que nous faisons grève pour avoir des logements et, pis, pour la cessibilité des logements d'astreinte qui se trouvent à l'intérieur des polycliniques. C'est faux !». Les deux syndicalistes rappellent que la grève du SNPSP dure depuis trois mois et celle du SNPSSP depuis deux mois et demi. Ils affirment que ce mouvement de protestation durera le temps qu'il faudra jusqu'à ce qu'il y ait une réponse convaincante du ministre. Ils assurent toutefois du maintien du service minimum comme stipulé par la loi : «Nous n'avons jamais refusé d'assurer le service minimum et nous continuerons de l'assurer». Toutefois, vu la situation de blocage que connaît le conflit opposant les deux syndicats aux représentants de la tutelle, les deux conférenciers jugent indispensable de s'adresser à la plus haute autorité de l'Etat, en la personne du président de la République. «Nous interpellons le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour trouver une solution à cette crise, le tout pour l'intérêt des malades». Par ailleurs, les syndicalistes prévoient une réunion au cours de cette semaine pour décider du maintien ou de l'abandon des rassemblements tenus chaque mercredi devant les directions de la santé.