Mardi dernier était un jour de fête, la meilleure tisserande a été récompensée pour son travail durant le Festival de la création féminine et Aïda enfin de retour au pays, après quatorze ans d'absence. Le Mois du patrimoine a pris fin, avant-hier, au Musée national des antiquités. La clôture a été célébrée en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, de l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, du wali de Skikda et du responsable de la Sûreté nationale. Ce jour coïncidait avec la Journée mondiale des musées, et donc tout ce beau monde a inauguré une exposition intitulée “Algérie, patrimoine et civilisation”, qui s'étalera jusqu'au 18 août prochain. Cette clôture s'est faite en beauté grâce à la restitution de la deuxième tête en marbre sur les neuf têtes volées du centre culturel Hassen-Chebli de Skikda en 1996. Cette tête, baptisée donc Aïda, qui a été récupérée d'Allemagne par Interpol Munich, représente l'une des trois têtes de femme volées. “Nous sommes à l'acte 2 de ce processus de restitution avec un partenaire de grande probité s'agissant des questions relatives au trafic illicite. Cet acte de la part des autorités allemandes inspirera, j'espère, tous les pays qui détiennent encore des biens culturels volés ou transférés illicitement”, a annoncé Khalida Toumi. Pour rappel, ce vol de ces neuf têtes (trois têtes de femmes et six têtes d'hommes) du patrimoine remonte à 1996, où elles ont été dérobées de Skikda. Seulement, en avril 2008, la tête en marbre de l'empereur et philosophe romain du IIe siècle, Marcus Aurélien, a été reconquise. “J'avais déclaré à cette occasion que la récupération de la tête n'était que le point de départ d'une vaste opération de lutte contre le trafic des biens culturels”, a clamé la ministre. En effet, cette première prise a été réalisée en 2004, dans la galerie Christie's, à New York, et “c'est Interpol Washington qui l'avait repérée lors d'une vente aux enchères pour le compte d'une galerie marchande en France”, a-t-elle ajouté. Par ailleurs, en marge de cette clôture, la ministre s'est rendue à la kheïma du Bastion 23 pour remettre le prix de la meilleure tisserande dans le cadre de la première édition du Festival de la création féminine, qui a mis, cette année, le tissage à l'honneur et qui s'est étalée du 12 au 18 mai. Après six jours d'exposition d'objets tissés, de matériaux et de techniques traditionnelles, de conférences et de spectacles, le jury a récompensé les participantes. La lauréate de cette première édition est la tisserande Nacéra Harb, venue tout droit de Tizi Ouzou. Pour la fin de la soirée, place au spectacle qui a été animé par la troupe musicale d'Ahellil de l'association féminine Izelouane de Cherouine, à Timimoun. Ce Mois du patrimoine a connu une fin heureuse, par la découverte d'Aïda mais aussi la redécouverte de notre patrimoine matériel et immatériel à travers le pays sous forme de conférences, de colloques et d'expositions, notamment celle de la Bibliothèque nationale ou celle du Musée des beaux-arts.