Au lendemain des violences ayant éclaté jeudi soir dans la ville d'Och (sud), et dont le bilan a dépassé 20 morts et 300 blessés, la situation était encore tendue hier, a déclaré la présidente par intérim du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva. «La situation reste tendue», a-t-elle indiqué dans un communiqué. «De tels conflits s'étaient déjà produits au mois de mai. Nous avions alors réussi à reprendre le contrôle de la situation en décrétant l'état d'urgence. Aujourd'hui, nous devons à nouveau mettre en place un couvre-feu», a-t-elle ajouté. Selon le communiqué, le couvre-feu, qui concerne la ville d'Och et les districts voisins de Kara-Souou, d'Aravan et d'Ouzgen, est en vigueur jusqu'au 20 juin, à la suite des violences dans la nuit de jeudi à hier. Plus de deux mois après un soulèvement ayant fait 87 morts à Bichkek, provoquant la chute du régime du président Kourmanbek Bakiev, les tensions actuelles mettent en exergue les difficultés des autorités provisoires à rétablir l'ordre dans ce pays d'Asie centrale de l'ex-Union soviétique. Ces événements interviennent à environ deux semaines d'un référendum sur la nouvelle Constitution kirghize prévu le 27 juin. «Nous vivons des temps difficiles. Le référendum est un test politique pour nous tous», a déclaré Mme Otounbaïeva, ajoutant que toutes ses «forces étaient consacrées à l'organisation du référendum et à l'adoption d'une nouvelle Constitution pour construire une véritable société démocratique». Le déclenchement de nouvelles violences dans la région du président renversé, Kourmanbek Bakiev, a suscité de profondes inquiétudes au sein de la communauté internationale. L'ambassade américaine au Kirghizstan a appelé au calme hier, se disant «profondément attristée par l'annonce de blessés et de pertes humaines […]», lit-on dans un communiqué. Pour leur part, la Russie et la Chine ont appelé à un rétablissement du calme au Kirghizstan suite à ces affrontements. «Nous espérons sincèrement que la situation va se stabiliser rapidement au Kirghizstan», a déclaré le président chinois Hu Jintao. Le président russe Dmitri Medvedev a également souhaité voir le calme revenir dans le pays où la Russie dispose d'une base militaire. «Nous espérons sincèrement que cette phase de tourmente sera surmontée aussi vite que possible», a-t-il déclaré.